Chapeau bas aux jeunes!
Nous avons vu depuis mars 2020 s’opérer une transformation directement sous nos yeux. Celle-ci est venue chambouler notre quotidien et nos façons de faire. Plus important encore, ce petit virus invisible à l’œil nu a changé nos rôles, responsabilités et valeurs. Les parents sont devenus tour à tour entraîneurs, enseignants, partenaires de jeux et j’en passe. Mais qu’en est-il de nos jeunes ?
Par Julie Lapointe, présidente du comité d’école du Collège Notre-Dame-de-Lourdes
Mes deux enfants ont terminé des cycles d’éducation le 12 mars 2020, l’un au secondaire et l’autre au primaire. Malgré le deuil des festivités de fin de cycle, j’ai pu faire certaines observations chez les jeunes. Je crois qu’ils ont, sans trop s’en rendre compte, appliqué un principe vieux comme le Monde : la capacité d’adaptation. Pour eux, voir cette crise comme une opportunité était beaucoup plus payant que de la voir comme une fatalité.
C’est en ayant ce principe en tête que j’ai vu plein de choses se réaliser. Des jeunes sont devenus des travailleurs essentiels de la santé et ont œuvré dans les entreprises en alimentation. Ils ont répondu à l’appel de façon magistrale et ont permis à toute une province «sur pause» de continuer à donner des services à la population. Nous devrions donc miser sur eux plus souvent à l’avenir, les sonder et les écouter. En d’autres mots, en faire nos meilleurs alliés, nos partenaires. À la rentrée, j’ai vu des jeunes demeurer en emploi et poursuivre leurs études, isolés de leurs amis, leurs enseignants et des différentes ressources habituellement mises à leur disposition. Ils se sont mis en mode solution et se sont questionnés sur ce qu’ils pouvaient faire. J’ai vu des jeunes se dépasser, être publiés dans des médias, recevoir des distinctions académiques et sportives, poursuivre leurs entraînements dans des conditions particulières, parfaire leur art, innover à plusieurs égards et bien plus. Certains ont redoublé d’efforts pour atteindre leurs objectifs en continuant d’apprendre malgré le masque, la distance, la fatigue et le stress, en utilisant tous les moyens dont ils disposaient, mais aussi en développant parfois de nouvelles stratégies.
Étudier dans ces conditions, ce n’est pas la fin du monde, mais l’énergie investie et la motivation déployée valent bien la mention. Devons-nous parler d’héroïsme ou d’exploit ? Je ne crois pas. Il s’agit plutôt d’une faculté d’adaptation hors du commun et d’investir ses énergies à la bonne place, ça oui !
L’adaptation est un processus profond qui impacte notre code génétique et il faut laisser le temps faire son œuvre. Nous avons initié un processus qui nous permettra de vivre autrement dans le futur. Je tiens d’ailleurs à faire chapeau bas aux jeunes pour les embûches qu’ils ont rencontrées et résolues avec brio et les obstacles surmontés avec force, résilience et créativité. Je félicite également les parents qui ont su naviguer dans cette tempête en continuant de guider leurs jeunes et en ouvrant le dialogue avec eux.
Mais rien de tout cela n’aurait été possible sans le dévouement exceptionnel des équipes-écoles. Non seulement elles étaient présentes, mais surtout rassurantes malgré ce contexte constellé de changements de dernière minute, d’incertitudes et de défis logistiques de toutes sortes.
En terminant, pour nos jeunes qui sont maintenant les porte-flambeaux de ces nouvelles adaptations, vous avez un message d’espoir à porter. J’ai eu le grand privilège d’entendre les arguments, la science et le génie dont vous avez fait preuve durant ces moments difficiles et je peux affirmer, hors de tout doute, que vous pourrez nous mener vers un monde meilleur.