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Chevrolet Malibu 2018 : une bonne voiture, mais un peu trop tard?

le vendredi 02 février 2018
Modifié à 10 h 00 min le 02 février 2018
Le Guide de l'Auto
Article par Sylvain Raymond

Depuis des années, le segment des berlines intermédiaires est dominé par les Japonais. Les Mazda6, Nissan Altima, Honda Accord et Toyota Camry se livrent une guerre de tous les temps alors que les bagnoles américaines sont reléguées au second plan. Tandis que le segment voit ses ventes fondre d’année en année, GM propose depuis deux ans la 9e génération de sa Malibu, certainement la plus intéressante offerte depuis des décennies.

Malgré ses nouveaux atouts, elle fait face à deux défis importants : faire oublier son passé de voiture de location et se faire désirer par de nouveaux acheteurs, mais surtout, elle arrive un peu tard. Les acheteurs se tournent massivement vers les VUS et l’intérêt envers ce type de voiture diminue. Difficile d’en faire une vedette des ventes dans ce contexte. Au moins, GM sera en mesure de mieux rivaliser avec les autres.

La bonne nouvelle, c’est qu’à 22 045 $ (transport et préparation en sus), elle est plus abordable que ses rivales japonaises. La LT (26 545 $) représente selon nous la version la plus attrayante puisqu’elle demeure accessible et dispose d’équipements intéressants, notamment le système MyLink — qui permet de contrôler un peu tout à bord — jumelé à un écran tactile de huit pouces.

L’habitacle a été modernisé, ce n’est plus la Chevrolet de votre père! En effet, l’instrumentation et l’aménagement sont désormais contemporains. Ce qui accrochera véritablement vos enfants, c’est la disponibilité de l’internet via le système Wi-Fi intégré de la voiture (frais d’abonnement en sus). La disponibilité de Apple CarPlay et Android Auto facilite aussi la vie quotidienne à bord.

La Malibu procure plus de confort et surtout d’espace puisqu’on a étiré son empattement d’environ 100 mm, elle devient ainsi l’une des plus spacieuses du segment, même constat en volume de chargement. Sa vocation familiale est préservée, c’est l’un de ses principaux atouts.

La Malibu Redline, un peu d’extravagance
Côté style, la voiture est élégante et ses lignes plus fluides tranchent avec ce à quoi la Malibu nous avait habitués par le passé. Les personnes rencontrées lors de notre essai n’avaient que de bons mots pour son design, et ce, même chez les plus jeunes. C’est bon signe.

Notre version d’essai était équipée de l’ensemble Red Line, seule véritable nouveauté pour 2018. Pour un déboursé supplémentaire de 1 440 $, l’ensemble ajoute une calandre noire et des jantes de 19 pouces noires ornées d’une bande rouge. Le logo Malibu est aussi cerclé de rouge. Si vous avez une bonne mémoire, vous vous souviendrez que l’ensemble avait été présenté au SEMA 2015 sous forme de véhicule-concept. Le style est intéressant, et l’on croit sans doute chez Chevrolet que l’opération puisse attirer une clientèle plus jeune. Car ce n’est certainement pas le genre de composantes visuelles recherché par les acheteurs types de la Malibu.

Deux moteurs, un réservé à la plus cossue des Malibu
Étonnamment, seule la version LT peut être équipée de l’ensemble Redline, ce qui vous force à opter pour le moteur quatre cylindres Ecotec de 1,5 litre turbocompressé, puisque celui de 2,0 litres est réservé à la plus cossue des Malibu, la Premier. Avec ses 160 chevaux et son couple de 184 lb-pi, le moteur n’est pas ce qu’il y a de plus puissant — il l’est moins que la mécanique de base de toutes ses rivales — mais en revanche, il apporte une bonne économie de carburant. Et si les V6 étaient la norme chez les berlines intermédiaires il y a quelques années, ce n’est plus le cas de nos jours, il faut s’y faire.

Jumelé à une boîte automatique à six rapports — juste six? — le moteur n’offre pas tout le pep souhaité, mais le comportement général de la voiture s’est nettement amélioré par rapport aux précédentes générations. On lui a fait subir une cure d’amaigrissement en lui retranchant 135 kg, une bonne chose. Même si elle ne demeure pas la plus engageante côté sportivité, elle est vraiment plus agile et les ingénieurs ont trouvé un bon compromis entre le confort sur route et la tenue. Des améliorations ont été réalisées sans toutefois dénaturer la voiture.

Avec sa puissance accrue — 250 chevaux et un couple de 260 lb-pi — la Malibu Premier est également tentante si vous cherchez un modèle plus haut de gamme. Vous profiterez de la nouvelle boîte automatique à neuf rapports — neuf rapports, c’est beaucoup mieux — et de nombreux équipements supplémentaires, et ce, pour un modèle vendu tout de même sous les 35 000 $. Il est simplement dommage que cette mécanique ne soit pas installée dans d’autres livrées, notamment la Redline dont la vocation sportive serait rehaussée.

Il y a aussi la Malibu hybride qui, avec son moteur quatre cylindres de 1,8 litre couplé à un moteur électrique — permet d’économiser un peu à la pompe. Si toutefois vous circulez principalement sur les autoroutes, l’économie devient banale pour le déboursé supplémentaire exigé. On préfère d’ailleurs les hybrides rechargeables qui permettent de maximiser la conduite en mode 100% électrique, tant qu’elles ne sont pas dotées d’une autonomie ridicule.

La Chevrolet Malibu 2018 n’est plus ce qu’elle était, mais son défi est de faire oublier ce qu’elle était...