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Choisir le basketball plutôt que la rue

le jeudi 25 février 2016
Modifié à 0 h 00 min le 25 février 2016

PRÉVENTION. Gangs de rue, drogues, alcool et délinquance frappent tôt à la porte des adolescents, les plaçant souvent devant des choix ardus. Cédrick-Bryan Coriolan aurait pu facilement se retrouver impliqué dans le monde interlope, mais de son propre aveu, le basketball lui a sauvé la vie.

Le jeune de 20 ans est catégorique: c'est le basketball et non l'école qui l'a tenu loin de la criminalité. Mais comme les deux vont de pair, le sport ne l'a pas seulement guidé dans ses choix de vie, traçant aussi son avenir académique et professionnel.

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Originaire de Laval, le joueur de 3e année des Lynx du cégep Édouard-Montpetit (CEM) a grandi dans le quartier Rosemont, tout en côtoyant ses cousins de Montréal-Nord. Alors qu'il trouvait sa voie dans le basketball, d'autres jeunes qui l'entouraient n'ont pas eu sa chance, ni sa maturité.

«Des gars du même programme de basketball que moi, avec qui je pratiquais. La plupart se sont fait tirer, ils se sont fait battre ou ils sont morts. Si je n'avais pas joué au basket, peut-être que je serais dans cet état-là moi aussi», suppose-t-il.

«Chaque fois que tu montes d'âge ou de niveau, c'est un sacrifice de plus que tu dois faire. À 12 ans, soit tu vas au parc, soit tu joues au basket. À 15 ans, c'est soit tu vas fumer, soit tu joues au basket. À 18 ans, soit tu sors dans les clubs et tout, soit tu joues au basket.»

Effet du coach

Après un début de parcours scolaire tumultueux – notamment ses trois dernières années à l'école primaire passées dans une classe pour jeunes ayant des troubles de comportement –, l'arrivée au secondaire fut salutaire pour Coriolan.

«Je foutais le bordel quand j'étais jeune. Je me battais tout le temps et je n'écoutais rien. Quand je suis arrivé au secondaire, mon coach m'a discipliné», relate celui qui étudie aujourd'hui en informatique.

Un changement qui s'est avéré radical, rien de moins. Dès la 3e secondaire, il met les bouchées doubles pour performer sur le court de basketball, guidé par un entraîneur qui prendra le rôle d'un père absent.

«C'est vraiment un lien d'amitié et un lien paternel. Robins [Verna], c'est mon coach, mon meilleur ami et mon père en même temps. Ce gars-là est spécial pour moi», raconte Coriolan.

D'ailleurs, l'athlète ne tarit pas d'éloges envers le rôle que les entraîneurs jouent auprès des jeunes.

«Le plus important dans la vie d'un athlète, c'est l'entraîneur. Tes parents t'éduquent et te donnent des valeurs, mais pour les décisions, c'est mon coach qui m'a guidé. S'il y a une personne que tu dois écouter si tu veux jouer, c'est ton entraîneur parce qu'à la fin de la journée, c'est lui qui décide s'il t’envoie sur le terrain ou non», estime-t-il, soulignant tout de même qu'il ne serait pas où il est sans l'apport de sa mère.

Avenir prometteur

Le cheminement parsemé d'embûches de Coriolan ne l'empêche pas de faire partie des plus beaux espoirs du basketball québécois.

Sollicité par toutes les universités de la Belle Province et par quelques autres aux États-Unis, c'est à l'université Concordia qu'il poursuivra son parcours sportif et académique l'an prochain. Une autre preuve que le sport peut être bien plus qu'un jeu, mais aussi un médium pour s'affranchir de la rue et rester sur les bancs d'école.

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