Cinglant bilan d'une «médecinocratie»

POLITIQUE. Les députées de Taillon et de Vachon, Diane Lamarre et Martine Ouellet, ont dressé un bilan cinglant et réprobateur du gouvernement de Philippe Couillard, à l'issue d'une session parlementaire saturée de controverses, au cours de laquelle le Parti libéral a de maintes fois été éclaboussé.

Réunies côte-à-côte le 21 juin, à Longueuil, les deux élues ont vertement critiqué la gestion des dossiers en santé et en matière d'éthique, notamment, deux thèmes sur lesquels les libéraux ont eu peine à se défendre au cours des derniers mois.

«On voit un gouvernement qui n'a aucun sens de l'éthique, aucun respect pour l'intégrité et qui tente de cacher les scandales sous le tapis. Le premier ministre a déposé un rapport falsifié à l'Assemblée nationale. C'est quand même très grave, et il n'y a eu aucune conséquence», a martelé Martine Ouellet, qui a récemment réclamé la suspension de deux fonctionnaires du ministère des Transports (MTQ), à la suite d'allégations de falsification de documents et d'intimidation présentées en commission parlementaire.

La candidate à la direction du Parti québécois (PQ) a appuyé ses dires en citant les «dossiers» de Sam Hamad, de Jacques Daoust et du MTQ, entre autres, liant ces scandales aux résultats mitigés du règne libéral en matière d'économie.

«Ce n'est pas du développement économique qu'ils font; il y a seulement des ententes avec les contributeurs du Parti libéral, et les contributions sont faites en fonction de lunchs avec un membre du parti», a lancé Martine Ouellet, faisant référence à la subvention accordée à l'entreprise Premier Tech, qui avait plongé Sam Hamad dans la tourmente, tout en qualifiant le régime de Philippe Couillard de «médecinocratie».

1 million sans médecin, 1 milliard en moins

Porte-parole du PQ en matière de santé, Diane Lamarre n'a pas épargné l'importante réforme mise en place par le ministre de la Santé Gaétan Barrette. La députée a fortement désapprouvé les coupes récemment imposées par le ministre, qui s'élèvent à 1 G$ depuis l'arrivée du gouvernement libéral, croit-elle.

Critiquant au passage les délais en oncologie et la faible importance accordée à l'hygiène et à l'alimentation dans les CHSLD, Mme Lamarre s'inquiète de l'abolition du poste de commissaire à la santé, une décision «étonnante» puisque celui-ci avait été «instauré par Philippe Couillard».

«Il y a tellement d'incohérence, le gouvernement n'est pas capable d'avoir une continuité, plaide-t-elle. Philippe Couillard est incapable de tenir tête à Gaétan Barrette.»

Mmes Ouellet et Lamarre s'exprimaient aux médias malgré un absent de taille qui complétait habituellement le trio péquiste longueuillois, le député démissionnaire de Marie-Victorin Bernard Drainville. Les deux femmes ont néanmoins profité de l'occasion pour souligner son apport, autant dans sa circonscription qu'à l'Assemblée nationale.

Éducation et CPE: de bonnes nouvelles

Localement, Martine Ouellet et Diane Lamarre avaient de bonnes nouvelles à livrer en matière d'éducation et de centre de la petite enfance (CPE).

La députée de Taillon a souligné que 80 places supplémentaires «qui devraient se confirmer» allaient bientôt être disponibles dans un secteur défavorisé de Longueuil, qui reste à déterminer.

«Je crois que la crise vécue nous a fait prendre la mesure de l'importance de nos CPE», a estimé Mme Lamarre, qui avait multiplié les apparitions sur le terrain afin de dénoncer les coupes dans ce milieu.

Quant à Martine Ouellet, elle a mentionné avoir remis quelque 500 livres d'auteurs québécois à différentes écoles de l'arr. de Saint-Hubert.

«Je pense que la lecture est la base de l'apprentissage, mais aussi de l'imaginaire», a-t-elle affirmé, soulignant également les contributions apportées grâce à une conférence-spectacle sur l'histoire du Québec avec Alexandre Belliard.