Cinq questions à Annie Guglia, planchiste olympienne
La planchiste olympienne Annie Guglia a été hautement sollicitée lors de l’événement festif Ça roule à planche, au planchodrome de Brossard le 21 mai. Des ados demandaient des conseils de pro, des plus jeunes faisaient signer leur casque et trottinette... Le Courrier du Sud a posé cinq questions à celle qui était des Jeux Olympiques de Tokyo en 2020, qui a pris part à des Championnats du monde, et qui est aujourd’hui présidente de la fédération Canada Skateboard.
Quelles sont les caractéristiques d’un bon planchodrome ?
«Il doit avoir une grande superficie, et il doit être en béton. Quand j’ai commencé dans les années 2000, c’était en asphalte. Quand tu tombes, c’est super abrasif. Sur du béton c’est plus sécuritaire.
Il doit y avoir une progression dans les obstacles, ce qui fait que dans un même planchodrome, tu peux t’améliorer.»
Quelle est ta manœuvre préférée ?
«Le frontside flip.» [Il apparaît à 1m10 dans la vidéo!]
Celle qui a été la plus difficile à maîtriser ?
«Ça va paraître contre intuitif, c’est le kick flip, qui est relativement de base. C’est souvent le premier flip qu’on apprend. T’as tout à apprendre! Ça m’a pris deux ans apprendre le kick flip. Un jeune peut l’apprendre en un été! Mais à mon époque, il n’y avait pas les réseaux sociaux, les tutoriels. J’ai fait ce que je pensais pendant deux ans et un moment donné ç’a marché!»
Elle a apposé son autographe sur des planches, trottinettes et casques. (Photo: Le Courrier du Sud - Ali Dostie)
Quels trucs donnerais-tu à quelqu’un qui monte sur une planche pour la première fois ?
«De le faire avec quelqu’un qui connait ça, dans un contexte comme un coach. C’est important d’avoir une bonne base. Comme si tu prends un jeune et tu le mets sur un vélo et dis : go, vas-y… Mais si vous le faites de manière encadrée, apprendre à tourner, freiner de manière sécuritaire… Après on peut se déplacer, mais on a une base et on a un peu plus confiance en nous.
Ce qui arrive souvent, c’est que les gens se font mettre sur un skate ne savent pas comment, vont tomber et penser que c’est hyper dangereux. Mais en le faisant correctement, il y a plus de chance que tu aimes ça. Ça reste un peu extrême, mais ça dépend à quel niveau, tu peux rester dans ta zone de confort. C’est hyper créatif et te pousse à l’amener ou tu veux.»
La mairesse Doreen Assaad et Annie Guglia (Photo : Le Courrier du Sud - Ali Dostie)
Est-ce que la compétition te manque ?
«À la base je n’ai jamais vraiment été quelqu’un de compétitive. J’ai commencé à faire du skate, mon rêve était d’aller aux XGames. Je n’ai jamais fait beaucoup de compétition, mais ce que j’aime, même si ça me stresse, c’est que ça me force à performer mieux que d’habitude. J’avais un objectif de réussir tel truc, ça m’obligeait à me structurer et me donnait ce qu’il fallait pour devenir la meilleure skateuse que je peux devenir. Ça, et le fait d’avoir été visible pendant les Olympiques, d’avoir pu inspirer d’autre gens.
Avec la fédération [Canada Skateboard], on est en train de créer un développement où les gens pourront s’accrocher au skate dans tous les niveaux… il y a de la place pour tout le monde, plus que jamais.»
Quelques conseils... (Photo : Le Courrier du Sud - Ali Dostie)
Accepter d’être poche
Dans un bref discours aux participants, Annie Guglia y est allée d’un plaidoyer pour l’accessibilité de son sport.
«Le skate, c’est pour tout le monde. On a tendance à penser que c’est pour les gens téméraires, mais peu importe votre âge, c’est une activité accessible.
Il n’est jamais trop tard pour commencer du skate… Je voudrais vous inviter à accepter d’être poche pour commencer. C’est sûr que la première fois, c’est difficile. Mais j’ai vu des jeunes tantôt essayer pour la première fois, ils peuvent déjà se déplacer, rouler. Ce n’est pas plus dangereux que de faire du vélo ou du ski, il faut juste l’apprendre dans les bonnes circonstances.»