COVID-19

Cinq questions à une vétérinaire sur les animaux et la COVID-19

le samedi 20 juin 2020
Modifié à 11 h 55 min le 17 juin 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

L’effet du virus sur les chats et chiens, les précautions à prendre avec et pour eux ou encore le fonctionnement des visites chez le vétérinaire sont quelques questions fréquemment aux experts depuis le début de la pandémie. La Dre Caroline de Jaham, présidente des Centres vétérinaires DMV, dont un établissement se trouve à Saint-Hubert, répond à ces interrogations. [caption id="attachment_87095" align="alignnone" width="444"] Gravité Média - Audrey Leduc-Brodeur[/caption] Est-ce que les animaux peuvent avoir et transmettre la COVID-19 ? Oui. Les animaux peuvent agir comme un vecteur de transmission, un peu comme un objet ou une surface. Dans certains cas, ils peuvent être contaminés et agir comme un transmetteur actif à petite échelle. Il y a toutefois très peu de contaminations d’humain à un animal. Sur plus de 3 millions de personnes infectées par la COVID-19 dans le monde, il n’y a qu’une dizaine de cas diagnostiqués de façon fiable chez les animaux de compagnie. Il n’y a pas de grande épidémie signalée. Ils peuvent toutefois être contaminés et développer des symptômes légers comme de la fièvre, des problèmes respiratoires et parfois des vomissements et de la diarrhée. On recommande aux gens qui ont le virus de limiter les contacts avec leurs animaux. Est-ce que les chiens et chats peuvent aller dehors ? Si une personne est infectée, il est préférable qu’elle garde ses animaux à l’intérieur. Un chat, par exemple, peut aller se balader dans le voisinage et recevoir des câlins d’inconnus. Au moment des promenades avec les chiens, il est conseillé de ne pas laisser les gens les toucher afin de limiter les contacts et les risques. S’ils ont des interactions, un bain est une bonne manière de les décontaminer, au même titre que le lavage de mains pour les humains. Les visites chez le vétérinaire peuvent-elles attendre ? Beaucoup de propriétaires d’animaux contactent les vétérinaires afin de savoir s’ils peuvent attendre avant une visite ou si ça peut causer de graves problèmes. Tant que l’animal ne présente pas d’inconfort majeur, il y a plusieurs «petits bobos» qui peuvent être traités à la maison. Les problèmes digestifs notamment peuvent passer avec des petits jeûnes de 10 à 12 heures. Les foulures se soignent comme chez les humains, avec de la glace et du repos. Néanmoins, comme les visites sont maintenant plus longues, les urgences majeures se sont accumulées pendant la crise et les centres vétérinaires DMV, par exemple, ont été débordés. Qu’est-ce qui est traité par les vétérinaires pendant la crise ? Bien que le déconfinement soit commencé et que les cliniques recommencent à voir les animaux pour des raisons moins urgentes, celles-ci avaient la consigne de l’Ordre des vétérinaires de traiter seulement si l’animal avait des douleurs. Tout ce qui pouvait être repoussé devait l’être, comme les vaccins, les stérilisations et les traitements antiparasitaires. Quand les cliniques ont recommencé à opérer plus largement, les chattes en chaleur ou les animaux à risque de développer des infections ont été priorisés. Comment se passe une visite chez le vétérinaire ? Lorsqu’un propriétaire doit visiter le vétérinaire avec son compagnon animal, il ne peut pas entrer dans la clinique avec lui. Les communications avec les techniciens et vétérinaires se font par téléphone. La télémédecine a également fait son arrivée dans le milieu animalier pour environ 10% à 15% des cas. Les suivis, notamment en dermatologie, peuvent se faire virtuellement, puisque les problèmes de peau sont visibles. C’est d’ailleurs un changement qui va rester après la crise. Toutefois, plusieurs cas nécessiteront toujours une évaluation en personne.