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Cocktail de pesticides dans le fleuve

le jeudi 02 mai 2019
Modifié à 16 h 36 min le 02 mai 2019
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Une récente étude scientifique réalisée par des chercheurs universitaires démontre la présence de nombreux pesticides dans certaines portions du fleuve Saint-Laurent, dont en Montérégie. L’étude réalisée par des experts de l’Université de Montréal et de l’Université du Québec à Trois-Rivières cible un secteur de 200 km situé entre Salaberry-de-Valleyfield et Trois-Rivières, de même que certains tributaires. Elle a été publiée en date du 2 avril dans le journal scientifique Environmental Pollution. À l’été 2017, les chercheurs ont recueilli plus d’une soixantaine d’échantillons d’eau de surface pour y détecter la présence de pesticides tels que le glyphosate, l’atrazine (ATZ), de même que 8 insecticides systémiques reliés aux néonicotinoïdes (acétamipride, clothianidine, dinotéfurane, fipronil, imidacloprid, nitenpyram, thiaclopride et thiaméthoxam) et certains métabolites. «Dans l’ensemble, 99% des échantillons d’eau de surface étaient positifs pour au moins un des pesticides ciblés. Les composés les plus récurrents étaient le glyphosate (fréquence de détection: 84%), l’ATZ (82%), le thiaméthoxame (59%), la déséthylatrazine (DEA: 47%) et la clothianidine (46%)», mentionne l’étude. Selon François Guillemette, un des chercheurs interrogés par le quotidien Le Devoir, «ces concentrations sont le reflet de l’agriculture intensive, et il est possible que cette présence puisse avoir des impacts sur la faune aquatique». Notons que plusieurs municipalités présentes dans le secteur visé tirent leur eau potable du fleuve Saint-Laurent. Collaboratif Grands Lacs-Saint-Laurent La publication de cette étude survient alors que s’amorcent les travaux du Collaboratif Grands Lacs-Saint-Laurent dans la phase touchant le Saint-Laurent. Ce groupe d’experts a été formé en octobre dernier afin de recommander les meilleures pratiques pour assurer la protection du grand écosystème des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Ces travaux portent sur quatre grandes thématiques: les changements climatiques, les substances toxiques et les contaminants d’intérêt émergent, les nutriments ainsi que les plages et les risques de contamination bactériologique. Les réflexions de ce groupe seront alimentées par des intervenants provenant des organisations autochtones, de divers secteurs de l’industrie, de l’agriculture, du milieu maritime, des municipalités, des loisirs, de la pêche, de l’environnement, du droit, de la finance ainsi que d’autres experts des milieux universitaires et scientifiques. Les recommandations seront soumises à la ministre canadienne de l’Environnement Catherine McKenna et seront par la suite communiquées à ses vis-à-vis provinciaux, aux dirigeants autochtones et municipaux ainsi qu’à l’ensemble des parties prenantes concernées