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COFFRE: répondre à des besoins spécifiques au moyen d’une approche globale

le lundi 13 mai 2019
Modifié à 14 h 38 min le 13 mai 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

PORTRAIT. Le Centre d’orientation et de formation pour femmes en recherche d’emploi (COFFRE) fournit depuis plus de 20 ans une multitude d’outils aux femmes de Longueuil et des environs afin d’intégrer le marché de l’emploi. Chaque année, au moins une centaine de femmes sont soutenues par l’équipe de conseillères en emploi et en orientation, formatrices et intervenantes psychosociales. «On a beau dire que l’on est en train d’atteindre la parité, il reste encore plein de bémols», lance d’entrée de jeu la directrice adjointe de COFFRE Lyne Laplante. C’est pour contourner ou affronter ces «bémols» qu’une approche spécialisée pour les femmes s’avère appropriée. Malgré les changements au sein de la société, la charge familiale repose encore beaucoup sur les femmes, qui peuvent être victimes de discrimination, note Mme Laplante. «Il y a encore des employeurs qui disent "Je ne veux pas de femmes, ça va déranger mes gars"», illustre-t-elle. La barrière pour accéder à des métiers non-traditionnels est donc bien réelle. Mme Laplante donne aussi en exemple les publicités pour la formation professionnelle, où les femmes sont généralement moins mises de l’avant. «Les femmes ne se sentent pas toujours interpellées, concernées. Mais si on travaille avec leurs besoins plus spécifiques, elles se sentent davantage comprises.» Les femmes issues de l’immigration doivent aussi composer avec diverses barrières; langue, culture, éducation, préjugés. Et elles seront plus susceptibles d’être victime de discrimination systémique. Lyne Laplante constate que certains préjugés sont encore bien ancrés dans les mentalités. Une femme qui exercera plus de leadership se ferait taxer plus rapidement qu’un homme de «boss des bécosses». Des préjugés qui demandent des changements dans l’ensemble de la société. «À petite échelle, on aide les femmes à identifier leurs compétences, à se donner confiance. On aide les femmes à se structurer, à se sentir plus fortes, à connaître leurs compétences.» Approche globale Au fil des ans, l’organisme a développé une approche globale pour traiter les différents enjeux avec lesquelles les femmes qui franchissent ses portes sont confrontées. Un accompagnement psychosocial peut par exemple aider les femmes aux prises avec un problème de santé mentale. Lyne Laplante note d’ailleurs qu’au fil des ans, on retrouve de plus en plus de cas impliquant de multiples facteurs. «Le tissu social s’est effrité, avec les coupures massives. On retrouve plus de personnes avec par exemple des problèmes de consommation, de violence conjugale, d’enjeux avec la DPJ. Des services sont réduits un peu partout, alors c’est pourquoi on va privilégier une approche globale.» COFFRE collabore aussi avec de nombreux organismes du territoire, en fonction des besoins de la clientèle. Des échanges sont de plus créés entre les différents organismes liés à la recherche d’emplois, afin de bien faire connaître les besoins des employeurs. Les services Grâce au programme Accompagnement Femmes Emploi, les femmes en recherche d’emploi peuvent bénéficier d’ateliers, de formations et d’accompagnement psychosocial. L’organisme accueille des femmes de tous les horizons. Focus, un programme préparatoire à l’emploi, s’échelonne quant à lui sur 12 semaines. «Il dresse le portrait de qui je suis, établit les forces et faiblesses, permet d’explorer le marché du travail tout en tenant compte des facteurs de réalité», détaille la directrice adjointe. Le parcours comprend aussi un stage en entreprise. Un accompagnement est assuré sur le marché du travail «tant et aussi longtemps que la personne n’est pas parfaitement bien», insiste Lyne Laplante. Créé il y a 20 ans, l’outil Question de compétences a été actualisé l’an dernier. Il permet quant à lui d’identifier le travail effectué hors marché du travail, par exemple le bénévolat ou encore comme maman à la maison. «Des femmes viennent à nous en disant qu’elles n’ont pas travaillé depuis les dix dernières années, relève Mme Laplante. L’outil leur permet de réaliser ce qu’elle ont développé comme compétences qui peuvent être recherchées sur le marché du travail.» Une fois ces compétences ciblées, il est plus facile de lancer un plan d’action. Rens.: coffre.ca/saint-hubert/coffre.