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Compétition culinaire à l’ÉHM : la recette du bonheur de Sœur Angèle

le mardi 06 février 2024
Modifié à 14 h 57 min le 06 février 2024
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Avec l’aide de la Fondation qui porte son nom, Sœur Angèle espère allumer la flamme de l’amour de la cuisine tant chez les enfants et les adolescents que les adultes. (Photo: Le Courrier du Sud – Denis Germain)

Dans un duel culinaire organisé par la Fondation Sœur Angèle, onze intrépides étudiants de l’École hôtelière de la Montérégie (ÉHM) devaient convaincre un jury redoutable, dont la célèbre Sœur Angèle, que leur plat mettant en valeur les fromages du Québec était la huitième merveille gastronomique.

Dans cette arène gastronomique, les juges scrutent chaque mouvement des participants qui, à tour de rôle, dévoilent les secrets de leurs créations. Tout y passe : la présentation, la texture, le goût. C'est un peu comme si leurs plats étaient soumis à un interrogatoire gastronomique intensif.

Avec l’aide de la Fondation qui porte son nom, Sœur Angèle espère allumer la flamme de l’amour de la cuisine tant chez les enfants et les adolescents que les adultes. (Photo: Le Courrier du Sud – Denis Germain) 

Afin de bien se préparer, le groupe d’étudiants a reçu au préalable une formation de trois heures sur les fromages donnée par l’équipe de Fromages CDA. La session comprenait une partie théorique, parce que c'est toujours bien de savoir de quoi on parle, et une partie dégustation, parce que c'est encore mieux de savoir ce que ça goûte.

Les règles du jeu étaient claires : utiliser un maximum de huit ingrédients provenant du Québec, de préférence de saison, et bien sûr, faire en sorte que les plats aient ce goût de fromage qui les rend irrésistibles.

Délaration d’amour
Sœur Angèle, toujours aussi pétillante d'énergie, n'hésite pas à rappeler l'importance de la cuisine. «Prendre le temps d’aller au marché, de choisir les plus beaux aliments, de cuisiner un bon plat, c’est la plus belle preuve d’amour qu’une personne peut faire à une autre!»  s'exclame-t-elle.

Chacun des plats rivalisait d’originalité. Le critère premier était de mettre le fromage du Québec en valeur. (Photo: Le Courrier du Sud – Denis Germain)

La grande prêtresse des fourneaux, qui a animé plusieurs émissions culinaires, exprime son opinion sur les compétitions télévisées où les participants doivent réaliser des plats incroyables dans un délai impossible, une main attachée derrière le dos. «La cuisine, ce n’est pas ça! La cuisine, c’est un art. C’est pour cela qu’on parle d’art culinaire!» ajoute-t-elle avec un clin d'œil complice. 

Elle ajoute : «La recette du succès en cuisine, c’est de maîtriser les bases. Tout est là!»

Un nouveau plat fait son entrée. Cette fois, c’est Léo Tarral qui présente son médaillon de bœuf sauce marchand de vin, accompagné d’endives caramélisées, de bleu Bénédictin et d’une tuile de parmesan. Il ne le sait pas encore, mais ce plat lui rapportera la deuxième place.

«Au-delà de la compétition, c’est le plaisir de mettre en valeur des aliments d’ici», lance Sœur Angèle avec son enthousiasme contagieux.

Moment de vérité
Le moment fatidique arrive enfin. Debout derrière une table garnie de leurs créations alléchantes, les aspirants chefs retiennent leur souffle en attendant le verdict.

En premier lieu, Daniel Allard, président de la Fondation et président de Fromages CDA, salue l’audace de certains des participants. Martin Lévesque, juge et administrateur de l'Association Restauration Québec, met en lumière le travail acharné et la recherche effectuée. «N'oubliez pas que notre métier, c'est de distribuer du bonheur !» proclame-t-il avec une passion digne d'un chef étoilé.

Après la remise de deux coups de cœur, le 3e prix est remis à Laziza Harras. Son craquelin aux quatre céréales et bleu Bénédictin a séduit les yeux et les papilles des juges.

Le second prix est remporté par Léo. «Tu vas te pencher mon grand si tu veux que je t’embrasse!» de lancer Sœur Angèle au grand jeune homme.

Enfin, la grande gagnante, Oumayma El-Atrach, a charmé les juges avec une gaufre de pommes de terre au tomme du Haut-Richelieu, accompagnée d’une mousse au Fous du fromage.

Claude Bourgeois, vice-président de la Fondation Sœur Angèle, et Sœur Angèle, ont remis le 1er prix à Oumayma El-Atrach. (Photo :gracieuseté)

«La cuisine, c’est vraiment le plus beau métier du monde», laisse tomber Sœur Angèle en félicitant individuellement chacun des participants.

Fondation Sœur Angèle
La Fondation Sœur Angèle soutient les gens qui ont besoin d’aide pour découvrir et apprendre la cuisine. Elle propose des services d’aide aux jeunes afin de les accompagner vers l’autonomie et la réussite en cuisine. Pour cela, elle s’attèle à informer, partager et susciter l’intérêt du bien manger et du bon goût en offrant des formations adaptées tant aux enfants qu’aux adolescents.

«On veut également stimuler la relève en soutenant les jeunes de moins de 21 ans en vue de les intéresser à l’apprentissage, au travail en cuisine, et soutenir la formation en cuisine dans les programmes de réinsertion sociale», ajoute Daniel Allard, président de la Fondation et président de Fromages CDA.

Le Souper bénéfice de la Fondation Sœur Angèle aura lieu à l’École hôtelière de la Montérégie le 1er mai.

Manque de relève
Directeur de l’ÉHM, Frédéric Fortin indique que la pandémie a eu un sérieux impact sur les inscriptions. «Il y a quelques années, on avait 900 élèves inscrits. Nous offrions des cours de jour et de soir. Aujourd’hui, nous avons moitié moins d’élèves», déplore-t-il.  

Dans ce contexte de pénurie de main-d'œuvre, Jean-François Renaud, enseignant en spécialisation, assure que les diplômés auront tous un emploi à la fin de leur formation. Comme quoi, même en temps difficiles, la cuisine reste le remède ultime pour égayer nos papilles et assurer notre bonheur gastronomique.