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Complexe aquatique: « Si on construit une piscine aux 40 ans, il ne faut pas manquer notre coup ! »

le vendredi 15 novembre 2019
Modifié à 11 h 51 min le 14 novembre 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Selon Équipe Natation Élite de Longueuil, le nouvel appel de projet du programme d'aide financière aux infrastructures récréatives et sportives (PAFIRS) serait l’occasion idéale pour la Ville de Longueuil de doter son futur complexe aquatique d’un bassin de 10 couloirs de 50 mètres, plutôt que de 25 mètres, comme il est actuellement prévu. Le président du conseil d’administration de Natation Élite François Vézina a assisté le 8 novembre à la dernière rencontre de la tournée sur l’accessibilité des sports et loisirs de la ministre déléguée à l'Éducation Isabelle Charest, à Saint-Jean-sur-Richelieu. La ministre Charest a récemment annoncé le lancement d’un appel de projets dans le cadre du PAFIRS, inscrit dans le cadre du Programme d'infrastructure Investir dans le Canada et de l'Entente bilatérale intégrée. L’enveloppe totale est de 294 M$. Les municipalités et organismes ont jusqu’au 21 février pour soumettre un projet. Alors que le projet de complexe aquatique de la Ville n’a pas obtenu de subvention du programme de soutien aux installations sportives et récréatives du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur en août 2018, François Vézina espère vivement que Longueuil tentera sa chance avec le nouveau programme. À ses yeux, un complexe aquatique avec un bassin de 50 mètres, tel que le réclament des clubs de natation, répondrait aux critères de l’appel de projets à plusieurs égards, dont celui de la concertation du milieu. «Toutes les fédérations sportives et les clubs de natation, en plus de politiciens, nous ont donné leur appui. Ce ne serait pas bénéfique que pour la population de Longueuil, mais bien pour toute la Rive-Sud», fait-il valoir. La liste d’appuis compte notamment la Fédération de natation du Québec, ainsi que cinq clubs sportifs de la Rive-Sud, tels que le club de natation Hippocampe de Saint-Hubert, le Club de waterpolo de Saint-Lambert et le Club Triathlon Rive-Sud. Pétition de plus de 1100 noms Rappelons qu’Équipe Natation Élite a déposé en juin un mémoire tentant de convaincre la Ville du bien-fondé d’un bassin deux fois plus long que celui envisagé par l’administration. Contrairement à un bassin de 25 mètres, une piscine de 50 mètres pourrait accueillir les compétition sportives (natation, waterpolo, nage synchronisée, sauvetage), en plus de bonifier les services aux familles. Une pétition réclamant une telle infrastructure a récolté plus de 1100 signatures sur le Web. «Un bassin de 25 mètres, ça ne répondrait pas pleinement aux besoins», estime François Vézina. Il rappelle que sur la Rive-Sud, seul le nouveau complexe de Brossard aura un bassin de 50 mètres. À la lumière de discussions avec des représentants de Longueuil et de la mairesse Sylvie Parent, M. Vézina constate que l’aspect financier et l’échéancier demeurent les enjeux préoccupants pour la Ville. Le complexe aquatique qui sera érigé au parc Gérard-Philipps est estimé à 30 M$. Un bassin deux fois plus grand pourrait selon lui représenter un peu moins que le double des coûts. «Si on construit une piscine aux 40 ans., il ne faut pas manquer notre coup», fait-il valoir. Une occasion «trop belle» Le chef de l’opposition Xavier Léger partage le même discours. Avec un budget qu’il estime à 50 M$, un complexe aquatique muni d’un bassin de 50 mètres pourrait bénéficier de subventions de l’ordre de 34 M$, puisque les gouvernements fédéral et provincial pourraient débourser chacun jusqu’à un tiers des coûts d’une infrastructure facilitant l’accès aux sports et loisirs. «Ce nouveau programme donne une occasion de prendre ses rêves pour la réalité, a-t-il soutenu lors de la séance du conseil municipal du 12 novembre. [Si Longueuil obtient la subvention], cela pourrait coûter seulement 16 M$ aux citoyens, presque la moitié du projet actuel, pour deux fois plus grand.» «Même si le comité exécutif a dit être prêt à aller de l’avant avec ou sans subventions, l’occasion est trop belle pour ne pas en profiter», a-t-il poursuivi. La mairesse Sylvie Parent ne partage pas son optimisme. Il serait à ses yeux étonnant que Longueuil puisse décrocher 34 M$ dans le cadre de cet appel de projets, soutenant que le maximum qui peut être accordé à un projet serait fixé à 20 M$. «Ce que j’entends depuis plusieurs mois, c’est qu’on voudrait revoir le projet, ce qui impliquerait peut-être de le relocaliser, ce qui viendrait retarder [l’échéancier]. Je ne suis pas d’avis qu’il faille le retarder», a-t-elle signifié. «Si on est capable d’entrer dans notre budget fixé, ça me fera plaisir de reconsidérer toutes les possibilités», a-t-elle toutefois ajouté.