Opinion
Tribune libre

Consultation oléoduc Énergie Est: participez !

le mercredi 09 septembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 09 septembre 2015

Nous devons être nombreux à participer à la présente consultation de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) sur le projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada. (cmm.qc.ca/evenements/consultation-transcanada-2015) pour montrer notre refus, car les enjeux sont énormes. Tout citoyen ou groupe peut envoyer un texte au plus tard le 3 septembre. Une page peut suffire pour exprimer une seule idée, comme de dire qu’on est contre… Les résidents de la Rive-Sud peuvent aussi se présenter à la séance publique du 15 septembre, au Complexe Volta de Boucherville, à 19h.

L’oléoduc Énergie Est traverserait le Québec. Il permettrait à l’industrie des sables bitumineux de l’Alberta d’acheminer vers l’Atlantique 1,1 million de barils de pétrole par jour, soit 6 fois la quantité de pétrole consommée au Québec. Le but: EXPORTER MASSIVEMENT ce pétrole et permettre à ces compagnies pétrolières de grossir encore et encore. L’exact contraire de ce qu’il faut faire pour protéger l’équilibre climatique.

La communauté scientifique et même le Vatican nous alertent: il est urgent de faire la transition pour «libérer l’humanité de la mainmise des énergies fossiles – charbon, pétrole, gaz – sur nos vies et sur la planète», pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) et tenter de limiter le réchauffement/dérèglement en cours. Autrement, il y aura un réchauffement moyen de 4 à 6°C sur la planète d’ici 2100. À toute fin pratique, LA FIN DE LA VIE, HUMAINE ET AUTRE. Pas jojo tout ça…

Dans ce contexte, rien ne peut justifier un appui au projet d’oléoduc Énergie Est qui permettrait de transporter durant 40-50 ans l’un des pires pétroles au monde pour ses GES. Déjà, les efforts de réduction de GES faits ailleurs au Canada – notamment dans nos villes de la Rive-Sud – sont annulés par l’industrie des sables bitumineux.

Par ailleurs, l’oléoduc Énergie Est serait-il plus sécuritaire que trains et bateaux? Les plans de développement des compagnies pétrolières montrent qu’elles auront besoin de TOUS les moyens de transport disponibles pour écouler l’augmentation prévue de la production du pétrole. Ce sera: oléoducs + trains + bateaux. Quant aux risques de déversements, ils sont réels et importants; pour preuve, les plus récents déversements d’oléoducs en Alberta et en Californie. Or, le pétrole «lourd» des sables bitumineux est pratiquement impossible à nettoyer; il coule au fond de l’eau. Énergie Est traverserait des centaines de cours d’eau au Québec, dont l’Outaouais et le Saint-Laurent, menaçant l’approvisionnement en eau potable de 3 millions de Québécois, dont nous, résidents de la Rive-Sud.

Depuis juin, une centaine de scientifiques américains et canadiens pressent les gouvernements d’empêcher tout nouveau projet d’exploitation des sables bitumineux. Deux raisons sur dix: «incompatible avec la lutte aux changements climatiques» et «ralentit le virage vers les énergies propres», en précisant que «les sables bitumineux devraient être l’une des premières sources de carburant à éviter».

Les technologies en énergie renouvelable existent: solaire, éolien, géothermie, marées motrices, etc. Il s’agit d’aider ces industries à se développer.

Prenons notre pouvoir citoyen. Laissons de côté la timidité et consacrons un peu de temps à cette importante consultation. Pour l’avenir de la Vie.

Monique Hains