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Coupable d’attouchements sexuels sur des mineurs, il suivait ses victimes

le vendredi 06 juillet 2018
Modifié à 11 h 58 min le 06 juillet 2018
Par Jonathan Tremblay

jtremblay@gravitemedia.com

Peine de 18 mois de prison

Éric Tremblay passera les 18 prochains mois derrière les barreaux pour avoir commis des attouchements sexuels sur deux garçons. L’homme de 38 ans de l’arr. de Saint-Hubert se présentait sans y être invité à plusieurs événements et activités familiales dans le but précis de se retrouver seul avec des enfants. Le juge Dominique Dudemaine a suivi la suggestion commune qui lui a été soumise par les avocats dans ce dossier. La procureure de la Couronne Me Erin Kavanagh a signifié que la peine considérait le lien de confiance qui s’était établi entre l’agresseur et ses victimes ainsi que son profil d’individu. L’accusé cherchait toujours à être en présence de mineurs et a déjà mentionné être plus à l’aise avec des enfants qu’avec un groupe d’adultes. Deux victimes La première victime de Tremblay aurait été la cible d’attouchements répétés entre l’âge de 4 et 8 ans. Puis, en juillet 2015, l’accusé se serait rendu à une fête d’enfants. Alors que les jeunes jouaient à la cachette, il s’est dirigé vers un d’entre eux, âgé de 8 ans à ce moment, qui se cachait dans le garage. Selon les faits énoncés lors du plaidoyer de culpabilité en janvier, Tremblay lui aurait fait des attouchements sexuels et lui aurait également montré ses organes génitaux. Des agissements louches Les parents des deux victimes ont confié au Courrier du Sud que Tremblay agissait de manière très douteuse et se trouvait fréquemment aux mêmes endroits qu’eux. «Il était souvent aux matchs des enfants. Il disait s’arrêter lorsqu’il prenait une marche, a raconté le père d’une des victimes. On l’a croisé aux Alouettes, trois fois à la Ronde, et puis à d’autres endroits. Il nous textait et nous appelait pour proposer de garder les enfants et de les amener s’amuser.» «Je n’ai jamais voulu qu’il soit seul en présence de mon gars», a-t-il ajouté. C’est en janvier 2016 que le garçon a confirmé les doutes de ses parents lors d’un souper familial. «Je sais pourquoi tu ne veux pas que j’aille [là], papa. C’est parce que tu ne veux pas qu’Éric refasse ce qu’il a fait.» La mère, sous le choc, a immédiatement confronté l’accusé. «Je le voyais dans ses yeux qu’il venait de se faire prendre», a-t-elle affirmé au journal. Une confiance brisée À la Cour, cette dernière a livré un poignant témoignage qui s’adressait à l’assaillant de son fils, qui est resté de glace. Les trois autres parents pleuraient à chaudes larmes, peinant à écouter. «À toi qui l’a suivi un peu partout et qui lui a fait perdre confiance aux adultes, qui a brisé ses rêves d’enfant et qui m’a fait croire que je n’étais pas une bonne mère, tu ne peux pas savoir à quel point je te hais et je t’en veux. […] Mon fils a gagné son combat. […] Tu es une personne ignoble», a soutenu la femme dans la trentaine. «Ce témoignage est très éloquent sur les conséquences des gestes posés, a ajouté le juge, s’adressant à l’accusé. Néanmoins, s’il y a quelque chose de positif à retenir, c’est qu’il semble que vous ayez mis du sérieux pour diminuer les risques de récidive.» Éric Tremblay sera suivi en thérapie et devra respecter certaines conditions pour les dix prochaines années, en plus d’apparaître au registre des délinquants sexuels à perpétuité. Lorsque questionné par le juge à savoir s’il avait quelque chose à dire avant d’entendre sa sentence, Tremblay a déclaré «être sincèrement désolé pour les choses [qu’il a] faites». Des parents soulagés Visiblement allégés et au bout de leur peine, les quatre parents voient d’un bon œil le suivi thérapeutique de l’accusé. «Il aurait pu obtenir trois ans de prison, mais par la suite, rien n’aurait été fait. Là, c’est 18 mois, mais après, il y aura un suivi. Je suis content, mais de toute façon, aucune peine n’aurait été assez grande», a dit l’un deux. «C’est plate à dire, mais il a fait ses thérapies pour réduire sa peine. Il n’a même pas l’air d’avoir de remords», a toutefois soutenu une des mères. Les parents ont des raisons de croire que Tremblay aurait pu faire d’autres victimes par le passé, «mais sans témoignage, rien ne peut être fait».