Justice
Faits divers

Coupable d'avoir tiré sans raison, Marc-Olivier Perron veut demeurer policier

le mercredi 26 octobre 2016
Modifié à 0 h 00 min le 26 octobre 2016

JUSTICE. Un policier reconnu coupable d'avoir tiré sans raison valable sur une conductrice qui avait fait un «stop américain» demande une absolution conditionnelle. Il pourrait ainsi conserver son emploi au Service de police de l'Agglomération de Longueuil (SPAL).

Marc-Olivier Perron est demeuré presque immobile ce matin, au palais de justice de Longueuil, pendant ses représentations sur sentence. Il y a deux mois, il a été reconnu coupable d'usage négligent de son arme à feu pour des événements qui remontent au 26 octobre 2011.

Ce soir-là, une conductrice qui rentrait à la maison après le travail a fait un «stop américain» à l'angle des rues Paré et Hémard, dans l'arr. de Saint-Hubert. L'agent Perron traversait alors la rue avec trois de ses collègues, mais la conductrice ne les a jamais vus.

Plutôt que de simplement se déplacer pour éviter l'impact, l'agent Perron a décidé de dégainer son arme et de tirer sur le véhicule. De son propre aveu, il visait à abattre la conductrice, estimant qu'il était victime d'une attaque délibérée.

La conductrice n'a pas été blessée; elle ne s'est rendu compte de la situation que plus tard, lorsque les policiers l'ont accusée d'agression armée. Cette accusation n'a finalement jamais été portée en cour.

Un actif pour la société

Marc-Olivier Perron risque une peine maximale de deux ans de prison pour son geste. Son avocat, Me Pierre Dupras, a toutefois demandé une absolution conditionnelle. Son client éviterait ainsi un casier judiciaire – et pourrait maintenir son emploi de policier – en échange de travaux communautaires et d’un don à une œuvre de bienfaisance. Me Dupras estime que la justice serait ainsi servie et que la confiance du public serait maintenue.

«Je pense qu'un public bien informé, surtout étant donné le caractère rapide et immédiat du geste, ne serait pas choqué de voir que le tribunal a montré de la clémence à l'égard de M. Perron», a-t-il plaidé.

Me Dupras a souligné que l'agent Perron demeurerait un «actif pour la société» s'il pouvait conserver son emploi de policier.

La Couronne demande également des travaux communautaires, mais elle maintient que l'agent Perron devrait avoir un casier judiciaire.

Marc-Olivier Perron est suspendu avec solde depuis son verdict de culpabilité. La juge Desaulniers lui imposera sa peine le 15 décembre.