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COVID-19

COVID-19: avec 210 cas, Longueuil est la ville la plus touchée de la Montérégie

le mercredi 08 avril 2020
Modifié à 12 h 37 min le 09 avril 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Des 1034 cas déclarés de COVID-19 en Montérégie en date du 7 avril, 392 se trouvent dans l’agglomération de Longueuil, ce qui en fait le secteur le plus touché de la région. Et de ce nombre, on compte 210 cas uniquement à Longueuil. Devant cette «transmission communautaire soutenue», les services policiers séviront davantage. Ces données ont été dévoilées par la directrice de santé publique de la Montérégie, la Dre Julie Loslier, lors d’un point de presse en compagnie de la mairesse de Longueuil Sylvie Parent et du directeur de Service de police de l’Agglomération de Longueuil (SPAL) Fady Dagher, le 8 avril. «Le virus circule fortement dans la région, et particulièrement dans l’agglomération», a-t-elle précisé. Les données n’ont pour le moment pas été dévoilées pour les autres villes de l’agglomération. Passer en mode coercitif La Dre Loslier a fait un retour sur les mesures de renforcement annoncées la veille par la Direction de santé publique de la Montérégie. Des personnes infectées ou en attente de résultats qui se déplaceraient dans la ville plutôt que de rester confinées comme il leur est prescrit pourraient faire l'objet de «mesures légales», a évoqué Dre Loslier. Si le SPAL a privilégié une approche préventive au cours des dernières semaines; depuis le 2 avril, il a «serré la vis». Il est passé dans un mode plus coercitif, a indiqué Fady Dagher. Le service de police a obtenu ce mercredi l’autorisation du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) pour remettre directement des constats d’infraction aux citoyens qui contreviennent aux règles de distanciation sociale, en se rassemblant dans des parcs, notamment. L’amende s’élève à 1000$. «On espère ne pas arriver à ce point», a-t-il néanmoins souligné. Les parcs, les grandes artères et les commerces seront les trois lieux qui feront l’objet d’une attention particulière. Les commerces non essentiels demeurés ouverts ont déjà reçu un avertissement. S’ils poursuivent leurs activités, ils recevront un constat d’infraction. Ainsi, les constats ne seront pas remis systématiquement à tous les récalcitrants, mais aux récidivistes qui ont déjà été interpellés par les services policiers pour avoir contrevenu aux directives de santé publique. Pas de marche entre amis S’il est toujours approprié de sortir pour prendre une marche, Dre Julie Loslier a précisé que ce n’est pas le temps de marcher entre amis ou de faire un pique-nique au parc. «Même si on tente de respecter le 2 mètres, c’est très difficile de le faire», a-t-elle soulevé. Les sorties doivent être limitées à celles entre personnes de la même cellule familiale, qui habitent ensemble. Il n’est pour le moment pas envisagé de fermer les parcs, mais les règles pourraient être revues, s’ils deviennent des lieux de rassemblement. «Soyez prudents, a averti Fady Dagher. Samedi dernier, on a reçu plusieurs appels de dénonciation. Avec le beau temps, les gens se sont remis à sortir. On vous demande de faire preuve de retenue.» Il affirme malgré tout qu’une majorité respecte les consignes. Le SPAL n’envisage pas pour l’instant de limiter uniquement aux résidents locaux l’accès aux commerces grandes surfaces, comme c’est le cas à Terrebonne. Mais «aucun scénario n’est écarté» pour les prochaines semaines. La DSPM demande aussi qu’une seule personne par ménage fasse les courses puisque la distanciation de deux mètres est plus difficile à respecter dans les commerces essentiels. Transport en commun Une surveillance plus accrue sera assurée à la station de métro Longueuil-Université-de-Sherbrooke, afin de veiller à ce que les déplacements soient bien des déplacements essentiels. Le Réseau de transport de Longueuil s’assurera également qu’il y ait un maximum de 15 passagers par autobus. Le service sera bonifié de 150 trajets, principalement vers les hôpitaux, les services essentiels et les CHSLD. Soutenir les plus vulnérables Fady Dagher a rappelé que l’approche de concertation du SPAL avec la population et les partenaires s'avère plus qu'utile en ces temps de crise pour détecter les personnes plus vulnérables. Par ailleurs, une quinzaine de capsules ont été mises en ligne sur la page Facebook du SPAL, dans différentes langues, afin de rejoindre les communautés culturelles. La mairesse Sylvie Parent a profité du point de presse pour détailler les actions prises par la Ville pour assurer une bonne gestion de la crise. Une structure d’aide à 26 organismes du territoire offrant des services essentiels à la population a été instaurée. Advenant des besoins exprimés par la Direction de santé publique de la Montérégie, «nous pouvons offrir un lieu d’hébergement temporaire, pour les itinérants par exemple, et rendre disponibles nos infrastructures, du transport et des ressources humaines», a indiqué Mme Parent. Des réunions quotidiennes rassemblent virtuellement la direction générale, le SPAL, le service de sécurité incendie, les communications et les ressources humaines.  Des contacts réguliers sont maintenus avec l’ensemble des villes de l’agglomération, ainsi que les élus locaux. Vers la relance En plus du travail pour gérer la crise dans l’immédiat, la Ville œuvre «en parallèle» au plan de relance qui devra vraisemblablement se déployer à partir du 4 mai, de façon progressive. Une relance qui prévoira une reprise des activités, mais aussi une relance économique. «On devra s’y attaquer et être prêt, quand le gouvernement donnera le OK»,  a assuré la mairesse. La Ville s’attend à devoir annuler toutes les activités prévues jusqu’à la fin juin, alors que le premier ministre François Legault a avisé aujourd’hui dans son point de presse que la règle de distanciation du deux mètres s’appliquera encore pour des mois. «Nous sommes une communauté tissée serrée, je fais appel à vous tous pour respecter les consignes»,  a partagé Sylvie Parent.