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COVID-19: Des classes virtuelles pour retrouver une certaine routine

le dimanche 22 mars 2020
Modifié à 19 h 30 min le 22 mars 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Le Centre Alpha Tutorat de Brossard, qui offre notamment de l’aide aux devoirs et du tutorat, est plus sollicité que jamais depuis la semaine dernière. Pour répondre aux nombreuses demandes de parents qui souhaitent assurer une continuité dans l’éducation de leur enfant, le centre a mis sur pied des classes virtuelles. Depuis la fermeture des écoles, les copropriétaires du Centre Alpha Tutorat Martine Audate et Valérie Heurtelou constatent l’inquiétude des parents. «C’est un peu la panique pour tout le monde. On se retrouve devant l’inconnu», exprime la vice-présidente Mme Heurtelou. Mme Audate note entre autres que l’information et le soutien fournis aux parents varient grandement d’un établissement scolaire à l’autre. Certaines écoles privées proposent des plans de travail hebdomadaires, donnent des exercices à faire à la maison et offrent du contenu en ligne et des vidéos. Du côté des écoles publiques, les élèves n’ont reçu aucune consigne. Et souvent, les enfants n’ont pas pu aller chercher leur matériel scolaire à l’école. Elle souhaiterait avoir un peu plus d’informations du gouvernement ou des écoles quant à ce qu’il adviendra de l’année scolaire ou de la durée approximative de la fermeture des établissements [NDLR. L'entrevue a été réalisée avant l'annonce des mesures du 22 mars sur la fermeture des écoles jusqu'au 1er mai]. «Oui, on est en crise. Mais en ce moment, nous n’avons aucune information pour l’éducation des jeunes», relève Mme Audate, estimant néanmoins que le gouvernement fait jusqu’ici une «super bonne job». «C’est normal de vivre un peu d’anxiété dans le contexte. Certains se demandent si ç’a servi à quelque chose, tout ce qu’ils ont appris durant l’année, si l’année est perdue… Il faut qu’à la fin, tous soient sur un même pied d’égalité, croit-elle. Je suis certaine que le gouvernement est en train de préparer quelque chose.» Mme Audate a aussi pu s’entretenir avec des parents qui font l’école à la maison. «Eux, c’est business as usual, compare-t-elle. C’est ça, au fond, l’éducation à deux vitesses!» Comme à l’école Le Centre Alpha Tutorat a offert sa première classe virtuelle la semaine dernière. Chaque classe compte environ une dizaine de participants, mais la capacité maximale pourrait atteindre 25 élèves. «C’est quelque chose qu’on n’a jamais fait, admet la présidente Martine Audate. On y va avec les demandes des parents, avec ce dont ils ont besoin.» Les besoins visent tant des élèves du primaire que du secondaire et même du cégep. Chacune des classes aborde un sujet bien précis; les homophones, par exemple. De la matière est transmise, puis les participants auront des exercices et devoirs à faire. Durant la séance, ils peuvent interagir avec l’enseignant, poser des questions ou faire des commentaires. À la séance suivante, un bref retour sur la matière vue précédemment est effectué. Les sessions s’adressent tant aux jeunes qui voient la matière pour la première que ceux qui souhaitent bénéficier d’un rappel. «On essaie de faire une classe comme si on était à l’école», expose Valérie Heurtelou. Le Centre pourrait offrir pour l’instant de trois à quatre classes par jour. Mais Mmes Audate et Heurtelou sont confiantes que le centre saura bonifier son offre au fil de la demande. En temps normal, entre 120 et 130 jeunes bénéficient hebdomadairement des conseils de l’équipe de consultants pédagogiques. La capacité pourrait doubler, croit la présidente. Habituellement, les sessions de tutorat s’adressent surtout aux élèves qui éprouvent des difficultés. Aujourd’hui, l’appel est lancé à tous. «On a une équipe solide et hors pair, on s’adapte!», vante Mme Heurtelou. Martine Audate voit dans la situation actuelle une opportunité de déployer toute la versatilité de l’équipe, composée notamment d’enseignants et d’étudiants universitaires. Routine En plus d’une volonté de poursuivre l’éducation de leurs enfants, les parents veulent conserver une routine, remarquent les deux propriétaires. «Même si c’est une classe d’une heure ou deux dans une journée, ça fait du bien d’avoir un peu de normalité. Les gens veulent retrouver un semblant de routine, ce qui est normal», expose Valérie Heurtelou. «On est disponible pour eux, on veut adapter à la situation, poursuit-elle. Les cliniques virtuelles, c’est nouveau pour nous. C’est ce qu’on offre pour l’instant, car c’est ce qu’on nous a demandé, mais on peut facilement s’adapter.»