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COVID-19

COVID-19: les militaires «préoccupés» par la situation au CHSLD Argyle

le mercredi 03 juin 2020
Modifié à 11 h 09 min le 20 juillet 2021
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

«Le Centre Argyle me préoccupait en début d’opération. [...] Le contrôle de l’éclosion semble y demeurer difficile», indique le commandant de la Force opérationnelle, responsable des militaires envoyés en renfort dans les CHSLD du Québec, dans son rapport d'observation, produit le 18 mai et rendu public par le gouvernement du Québec le 27 mai.

Le rapport des Forces armées fait état des observations et des défis auxquels sont ont été confrontées les équipes de l'armée canadienne déployées dans 25 CHSLD de la province.

Dans l'agglomération de Longueuil, des militaires ont été envoyés en renfort dans trois établissements, soit le Bellagio, situé sur le chemin du Tremblay à Longueuil, et les CHSLD Valéo et Argyle, respectivement situés sur la rue du Docteur-Chevrier et sur l'avenue Argyle, à Saint-Lambert.

En date du rapport, seuls les militaires envoyés au CHSLD Argyle étaient toujours présents. Rappelons que le ministre fédéral de la Sécurité publique Bill Blair a indiqué que les troupes seraient déployées jusqu'au 12 juin.

Manque de personnel et manque de masques

Les 40 militaires envoyés au CHSLD Argyle dès le 1er mai ont eu du pain sur la planche. Alors qu'à leur arrivée sur les lieux, l'établissement comptait 10% de ses quelque 200 résidents infectés, ce taux a rapidement monté. Au moment du rapport, il se situait aux alentours de 17%.

«Selon nos observations, le taux de propagation parmi les résidents se stabilise, après une période d’éclosion, indique le rapport. Cette hausse semblait due à de l’errance sur un étage et à un manque de personnel pour gérer la situation.»

Les militaires ont également noté des lacunes concernant le port de l'équipement de protection individuel (ÉPI) de la part du personnel. La mise en place de mesures de contrôle aurait depuis permis d'améliorer le tout. Le rapport note par ailleurs un manque de personnel, une quantité d'ÉPI insuffisante - particulièrement en ce qui concerne les masques - et une gestion des zones légèrement déficiente.

«Nous avons optimisé quelques mécanismes de sécurité et de mises en confiance («buddy system», briefing de sécurité, partage de sécurité), ajoute le commandant. La directrice du CHSLD est très réceptive aux conseils de nos équipes en place.»

Mesures de contrôle resserrées au CHSLD Valéo

Grâce à de meilleures mesures de contrôle et au resserrement des pratiques du port de l'ÉPI, la transmission du virus serait maintenant stabilisée au CHSLD Valéo.

«Le taux de contamination est en baisse, peut-on lire dans le rapport. À notre arrivée, approximativement 50% des 69 résidents étaient infectés. Ce pourcentage se situe présentement aux alentours de 40%, selon nos approximations. Ces améliorations semblent dues à de meilleures mesures de contrôle et au resserrement des pratiques du port de l’ÉPI.»

Les 41 militaires qui étaient sur place du 20 avril au 21 mai indiquent que les employés réguliers du CHSLD et son approvisionnement en ÉPI sont suffisants pour prodiguer les soins requis à l'ensemble des résidents.

Besoin de préposés supplémentaires au Bellagio

Selon le commandant de la Force opérationnelle, le Bellagio a un réel besoin de préposés aux bénéficiaires (PAB) supplémentaires pour arriver à bien s'occuper de ses résidents. «Nos équipes ont observé un manque d’un PAB par étage le jour et le soir», indique le rapport.

Les 16 militaires envoyés à l'établissement de Longueuil notent par ailleurs que le taux de propagation du virus y est stable. Il se situait aux alentours de 19% des quelque 160 résidents, à l'arrivée des militaires le 9 mai et au moment du rapport.

«Les mesures de prévention des infections semblent complètement mises en place», ajoute le rapport, qui note aussi une bonne gestion de l'ÉPI, qui est en quantité suffisante. Les militaires prévoyaient quitter le Bellagio le 26 mai.