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Crise d’octobre : la Chambre des Communes rejette la motion sur des excuses officielles

le mercredi 04 novembre 2020
Modifié à 11 h 14 min le 04 novembre 2020

La motion réclamant des excuses officielles du premier ministre pour le recours à la Loi des mesures de guerre pendant la crise d'Octobre a été rejetée par les élus de la Chambre des Communes à 263 voix contre 56, le 2 novembre. À LIRE AUSSI : 50 ans de la crise d'Octobre : un devoir de mémoire Les élus du Parti Vert et la majorité des néodémocrates ont voté en faveur de la motion qui avait divisé les députés jeudi en plénière. Le Bloc québécois avait utilisé sa journée d’opposition aux Communes pour relancer les débats. Plusieurs élus estiment que la loi fut promulguée à la demande du Québec, lui aussi responsable d’opérations policières. Le chef du Bloc Yves-François Banchet souhaitait que «la Chambre réclame des excuses officielles du premier ministre au nom du gouvernement du Canada pour la promulgation, le 16 octobre 1970, de la Loi sur les mesures de guerre et le recours à l’armée contre la population civile du Québec afin d’arrêter de façon arbitraire, d’incarcérer sans accusation et d’intimider» près de 500 citoyens québécois. À LIRE AUSSI : La «pire crise» que le Québec ait connu en 50 ans Au cours des débats, le Bloc a appelé ce gouvernement «qui se proclame contre la violence et l’extrémisme à travers le monde» à «faire montre de compassion» à l’égard des victimes et de leurs familles. «C’était inadmissible il y a 50 ans et ça l’est toujours aujourd’hui», a plaidé M. Blanchet, devant des élus pour la plupart non acquis à la cause. Les bloquistes mis en minorité Des libéraux et des conservateurs ont objecté le souvenir de l’enlèvement par le Front de libération du Québec (FLQ) de l’ancien vice-premier ministre du Québec Pierre Laporte. Avec d’autres victimes, il est décédé dans des conditions troubles aux mains du FLQ. Il a également été rappelé au chef du Bloc que la Loi sur les mesures de guerre avait été promulguée à la demande du premier ministre du Québec de l'époque, Robert Bourassa. À LIRE AUSSI : La crise d'Octobre dans l'œil de Jocelyne Robert «C’est le Québec qui a reconnu sa responsabilité en donnant une compensation aux victimes… C’est la Sûreté du Québec qui a mené les opérations policières», a soutenu le député conservateur Gérard Deltell, radicalement opposé à la motion. Pour les libéraux, le Bloc a présenté «une vision tronquée de l’histoire» dans un contexte où les responsabilités étaient partagées par tous les paliers de gouvernement. À LIRE AUSSI : Crise d'Octobre : chronologie des événements Malgré les rapports relativement froids entre les bloquistes et les néodémocrates, le NPD a apporté son appui à la motion d'Yves-François Blanchet. Il a fait valoir la possibilité que le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau avait à cette époque de rejeter la demande du Québec au nom des libertés fondamentales. Le premier ministre n’était pas au vote. Justin Trudeau avait déjà indiqué la semaine dernière que le Bloc ne parlait pas pour tous les Québécois. Il avait auparavant expliqué qu’il préférait se concentrer sur la pandémie de COVID-19 et l’avenir, plutôt que de s’intéresser «aux débats politiques sur ce qui s’est passé il y a 50 ans». Texte de Godlove Kamwa, Initiative de journalisme local, Le Canada Français