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Éducation

CSMV: 77% des élèves de maternelles 4 ans fréquentaient un service de garde reconnu

le mardi 15 octobre 2019
Modifié à 15 h 22 min le 15 octobre 2019

Dans les cinq classes de maternelle 4 ans de la Commission scolaire Marie-Victorin (CSMV), une proportion de 77% des élèves proviennent de CPE, garderie ou milieu familial. L’instauration des maternelles 4 ans visait pourtant à aller chercher les enfants qui étaient en dehors du réseau de services éducatifs. Selon les données fournies par la CSMV à la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), des 85 enfants fréquentant la maternelle 4 ans, 66 proviennent d’un service de garde reconnu alors que 17 ont une provenance «hors réseau», comme la maison ou la famille. Pour deux enfants, aucune réponse n’a été fournie. Cette sortie de la FIPEQ-CSQ fait suite à un article paru dans Le Devoir, qui révélait que 70% des enfants inscrits à la maternelle 4 ans recevaient déjà des services éducatifs, selon des chiffres regroupant près de la moitié des élèves inscrits à la maternelle 4 ans pour l’année scolaire 2019-2020. Ce bilan laisse croire que le gouvernement Legault rate la cible qu’il s’était fixé en mettant sur pied les maternelles 4 ans, soit d’offrir des services à ceux qui étaient hors réseau. Aux yeux de la présidente de la FIPEQ-CSQ, d’affirmer comme l’a fait M. Legault que les maternelle 4 ans et le réseau des services éducatifs à la petite enfance seraient complémentaires était «une stratégie pour calmer le jeu, ou bien le projet l’a rattrapé. Dans tous les cas, il doit dire la vérité aux Québécois: la maternelle 4 ans universelle n’ajoute pas un nouveau service, elle en remplace un», estime Valérie Grenon. Mme Grenon demande au ministre de la Famille Mathieu Lacombe de «jouer un rôle de leader en défendant la qualité et la pertinence du réseau des services éducatifs pour les enfants de 4 ans». Elle soutient que des projets de transition scolaire des enfants de 4 ans vers la maternelle 5 ans sont déjà déployés «avec succès» un peu partout dans la province. «Quelle est la cohérence de l’action gouvernementale si la forte majorité des enfants de maternelle 4 ans n’ont pas eu accès à ces projets?» Actuellement, 644 classes de maternelle 4 ans sont instaurées dans des milieux défavorisés. Le projet de loi 5, dont l’étude détaillée par l’Assemblée nationale a été complétée le 10 octobre, vise à rendre universelle la maternelle 4 ans. De leur promesse électorale de faire 5000 classes en un mandat, la Coalition avenir Québec s’est engagée depuis à en instaurer 2600. (A.D.)