Chroniques
Opinion

La culture, pour un monde meilleur

le mardi 27 mars 2018
Modifié à 6 h 23 min le 27 mars 2018
Par Franck Michel

fmichel@gravitemedia.com

Récemment se tenait au  Musée des beaux-arts de Montréal un forum sur le pouvoir des arts organisé par la Fondation Michaëlle Jean. Ma collègue Sabrina Brochu vous en a d’ailleurs déjà parlé la semaine dernière (Le Courrier du Sud, 27 février 2018, page 23). Tout au long des deux jours du forum, artistes, chercheurs et représentants d’organismes ont partagé leurs initiatives, leurs expériences, leurs réussites et leurs doutes autour du thème «Les arts, des armes pour la paix». Les nombreux projets et recherches présentés démontraient, de manière éloquente et probante, que les arts peuvent être vecteurs de changement social, qu’ils favorisent le vivre-ensemble, qu’ils contrent l’exclusion, qu’ils contribuent au mieux-être des individus, quels que soient leurs origines, leurs âges ou leur statut social. Le constat fut fait, malheureusement, que des initiatives humaines magnifiques et essentielles, sont, ici comme ailleurs, peu connues et peu valorisées. Trop souvent, elles peinent à obtenir un soutien financier adéquat qui leur permettrait de pérenniser leur action. Peut-on compter sur nos élus? Sans doute suis-je trop naïf, car après 30 ans dans le milieu culturel, je n’ai toujours pas compris comment il est possible que, devant de telles évidences du pouvoir et de l’importance des arts pour nos sociétés et les individus qui les constituent, nos élus ne soient pas plus sensibles aux enjeux culturels. L’engagement de l’État est pourtant essentiel à la croissance et au rayonnement de la culture, de même qu’au déploiement de ses bienfaits sur la collectivité. À l’heure où l’on semble reporter indéfiniment la sortie de la nouvelle Politique culturelle du Québec et du plan d’action associé, où les revendications pour améliorer les conditions de travail en culture se multiplient, et où les investissements tardent à venir, nous sommes en droit de nous inquiéter. Devant l’évidence de pareils impacts sociaux des arts, il est pour le moins souhaitable que le gouvernement, tous paliers confondus, se montre davantage proactif. Ceci est mon dernier billet à titre de directeur général de Culture Montérégie, ma vie professionnelle m’amenant vers d’autres horizons. Cela a été un privilège et un grand plaisir de partager avec vous ma passion pour la culture. Je vous remercie d’avoir pris le temps de me lire.