Culture

Cyril Anctil et la bienveillance des fées

le vendredi 01 novembre 2019
Modifié à 15 h 23 min le 01 novembre 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

L’artiste-peintre Cyril Anctil souhaite diffuser, avec ses œuvres, calme et joie dans les maisons – et les cœurs. Une mission pour ses «fées», l’inspiration de sa plus récente exposition qui prendra place à la bibliothèque Raymond-Lévesque le 7 novembre. Chacune des expositions du peintre longueuillois a toujours été conduite par un thème. L’an dernier, l’exposition qui avait été présentée dans le même lieu donnait à voir toutes les possibilités de l’hémisphère droit du cerveau – celui des émotions. Avec Féé...tiche.ca, il s’inspire du féérique. «La bienveillance féminine, c’est ce que j’explore, précise Cyril Anctil, en entrevue avec le journal dans la petite salle lui servant d’atelier, dans son salon de coiffure du Vieux-Longueuil. Les fées sont représentatives de cette bienveillance. Elles remplacent les anges, qui sont d’une autre époque spirituelle. Je les vois comme des porte-bonheurs.» Bien qu’il ne soit pas habité par une volonté de dénoncer, ses œuvres peuvent aussi puiser dans l’actualité. En cette époque où la laïcité a occupé le débat public, il se permettra ici et là des signes de croix. «Alors qu’on enlève le crucifix et les arbres de Noël, on s’accroche à quoi, à qui? On fait des fées», ajoute sa conjointe Lucie Gilbert, qui veille à sa carrière d’artiste-peintre. Ses fées sont éclatées, percutantes, colorées et modernes. Et ses toiles ne manquent pas d'éclat. Si M. Anctil a déjà exploré des thèmes plus sombres, il estime qu’il y en a déjà bien assez autour de nous. Des couleurs, donc, beaucoup de couleurs... mais des visages sans couleur. «Et j’ai constaté que l’émotion passait quand même», révèle-t-il. Ces émotions se transmettent notamment par le regard des femmes qu’il peint. Un regard auquel le peintre a réussi, pour quelques-unes d’entre elles, à y intégrer sa signature, soit ses initiales imbriquées l’une dans l’autre. L’émotion Ce qui guide Cyril Anctil dans sa démarche artistique avant tout, et qui doit attirer l’œil du public, c’est l’émotion. Le peintre autodidacte se décrit comme un artiste «émotionniste». «L’art qui m’habite est une émotion.» L’art visuel a toujours été en lui. Enfant, il dessinait beaucoup, mais a mis sa passion de côté lorsque ses parents l’ont encouragé à se trouver un «vrai métier». Plus tard, «il y a eu des malaises, j’étais moins bien dans ma peau, et je me suis remis à dessiner, sans demander la permission à mon père ou ma mère. Puis, comme tous les artistes, je passe mes émotions là-dedans.» Et ç’a n’a jamais arrêté. Depuis 18 ans, il s’exprime au moyen de l’acrylique, de l’encre de chine, des pochoirs, de l’aérosol... Exigeant envers sa création, il avoue qu’il refuserait de montrer ses toutes premières œuvres, conçues lorsque peindre était davantage de l’ordre d’un passe-temps. La forte demande – notamment de ses clients au salon – le pousse à se dépasser. «Je travaille continuellement pour devenir meilleur.» Son style s’est développé au fil des œuvres et de «beaucoup, beaucoup d’heures» de création. Chez Cyril Anctil, la création arrive spontanément. Il peut peindre plusieurs toiles à la fois. Dans certains cas, ça peut ne prendre que quelques heures. «Je suis assez productif, je fais rapidement... et je défais aussi. Si ça ne me plait pas, si l’émotion n’est pas la bonne, je vais blanchir ma toile.» Et de savoir dire «ça y est, la toile est terminée, il n’y a plus rien à ajouter», ça fait peu de temps qu’il y parvient. «J’attends le "wow, ça marche" de Lucie!» Vernissage L’exposition est présentée à la bibliothèque Raymond-Lévesque du 7 novembre au 19 décembre. Le vernissage aura lieu le 10 novembre de 11h à 15h. À cette occasion, le musicien Marc Lalonde dévoilera une pièce instrumentale qu’il a composée en s’inspirant des toiles de Cyril Anctil. Il s’agit de la troisième année consécutive où le dossier de Cyril Anctil retient l’attention de la Ville de Longueuil pour faire l’objet d’une exposition dans le réseau des bibliothèques. «Je veux les remercier. On me donne cette belle vitrine, sans trop m’obstiner! J’invite les autres artistes à soumettre leur candidature. Il suffit de demander!»