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De l’aide bénévole pour retrouver les disparus

le mardi 28 avril 2015
Modifié à 0 h 00 min le 28 avril 2015
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

AIDE. L'Hubertin André Lebœuf et son fils se sont récemment joints à la dizaine de bénévoles du groupe Urgence Montérégie recherche et sauvetage (UMRS), une initiative bénévole qui comble depuis mars un manque de ressources dans la région.

Instructeur de la Garde côtière à la retraite, André Leboeuf affirme adorer les formations en recherche et sauvetage. Il est «tombé dedans quand il était petit», comme il dit!

C'est en fouillant sur le web afin de connaitre les groupes de la région qu'il est entré en contact avec André Thiffault, le fondateur longueuillois du groupe UMRS. Une fois actif, ce groupe sera appelé par les forces policières afin d'apporter une aide pour trouver des personnes portées disparues.

«Il n'y avait rien, aucune ressource sur la Rive-Sud. Mais des disparitions, on en voit de plus en plus. Et ce n'est pas toujours dans le bois. Ça arrive en pleine ville, parfois des personnes âgées atteintes d'Alzheimer», donne en exemple M. Lebœuf.

Que son fils de 26 ans souhaite s'impliquer, notamment en voulant entraîner un chien pour la recherche ? un processus de trois ans ? a bien sûr réjoui M. Lebœuf.

Les diverses formations qu'il devra suivre n'ont rien d'un fardeau à ses yeux. Fort d'une formation en recherche et sauvetage sur les eaux, il devra apprendre les quelques variantes du sauvetage terrestre. Mais il pourra s'appuyer sur quelques expériences de terrain. «Le feeling que ça procure de ramener une personne disparue à sa famille, c'est tout l'or du monde», témoigne-t-il.

En plus des différentes formations, être sauveteur implique de garder la forme. «On va rencontrer des personnes passionnées de plein-air. On cherche des bénévoles qui veulent vraiment aider pour aider, et non pour se faire voir et se montrer comme un héros. Il faut être débrouillard et aimer travailler en équipe. Dans le bois, il y a bien des bibittes qui te rappellent que tu es dans le bois!», lance-t-il en riant.

Une nécessité

L'instigateur d'UMRS, André Thiffault, a travaillé deux ans chez Québec Secours. Aujourd'hui, la majorité des districts sont inactifs. M. Thiffault tente de pallier ce manque en Montérégie avec UMRS.

Officiellement en place depuis le 26 mars, le groupe compte une dizaine de bénévoles. M. Thiffault espère atteindre la centaine de bénévoles à travers toute la région administrative.

«S'il arrive quelque chose à un membre de la famille ou des amis, j'aurai la tête tranquille, des personnes seront là pour aider lorsque quelqu'un sera porté disparu, évoque M. Thiffault. J'espère pouvoir rassembler une équipe et que ça fasse boule de neige.»

Afin de recevoir l'accréditation émise par le ministère de la Sécurité publique et ainsi pouvoir recevoir l'appel des forces policières en situation d'urgence, les bénévoles d'UMRS devront suivre une série de formations, par exemple concernant les cartes et boussoles, l'usage du GPS, les premiers soins et la protection de scènes de crime.

Des réunions se tiennent actuellement aux deux semaines, à Longueuil. Selon M. Thiffault, le groupe sera actif et appelé à intervenir à partir de juin, lorsque les formations auront été complétées.

Des coûts à absorber

Ces formations ne se réalisent pas sans coût, tout comme l'équipement dont chaque bénévole doit se munir. Environ 200$ est demandé à chaque bénévole pour la tenue des formations, pour défrayer une partie du coût du matériel.

«Équiper et former un bénévole, ça peut coûter jusqu'à 6500$, avec tout le matériel, les outils de télécommunications, etc.», détaille André Thiffault.

Il déplore la difficulté de trouver des commanditaires et du financement. Car le groupe ne reçoit pas d'aide des gouvernements ou des forces policières.