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Démolition et densification : des enjeux aux multiples facettes

le vendredi 27 novembre 2020
Modifié à 12 h 21 min le 27 novembre 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Les récents cris du cœur et développements entourant la nécessité de mieux encadrer la densification à Longueuil ont suscité de nombreuses réactions chez les lecteurs du Courrier du Sud. Les enjeux sont nombreux, et sensibles. En voici trois. Lettres insistantes [caption id="attachment_104318" align="alignright" width="444"] La maison et le terrain de Diane Poulin, sur la rue Gardenville, sont très convoités.[/caption] Diane Poulin se fait régulièrement solliciter par des entrepreneurs qui convoitent sa demeure ou son vaste terrain. Elle habite une maison patrimoniale de la rue Gardenville, dans l’arr. du Vieux-Longueuil, où ont vécu ses parents, décédés en 2011 et 2019. Elle a pour projet d’en faire une habitation bigénérationnelle. «Il y en a un qui m’a appelée trois fois, minimum, décrit-elle. Il voulait mon terrain pour construire une maison.» Un autre entrepreneur n’a visiblement pas manqué de culot pour tenter de la convaincre. Dans une lettre, l’entrepreneur, qui se présente simplement sous le nom de Charles, fait référence au décès du père de Mme Poulin, survenu quelques mois auparavant. «La tâche que représente le règlement de la succession est long et pénible. Pour ma part, je désire vous apporter mon aide, lui écrit-il, bien qu’il ne la connaisse pas. Comme solution, je vous présente une offre d’achat pour acheter la maison, et ce, à votre convenance. Cette solution vise à soulager le processus pour que vous et votre famille puissent passer à autre chose.» Les propos ont choqué Mme Poulin, qui craint que les personnes âgées, plus vulnérables, cèdent à ce type de harcèlement. Elle déplore du même coup les maisons qui disparaissent sous les pelles mécaniques, entraînant avec elles une trace de l’histoire de Longueuil.   Pression sur les loyers La hausse des loyers figure parmi les répercussions de l’apparition de nouvelles constructions, qui font augmenter la valeur des immeubles voisins, et avec elle le compte de taxes municipales. Surtout, «ni le locateur ni le locataire d’un logement situé dans un immeuble nouvellement bâti […] ne peut faire fixer le loyer, dans les cinq années qui suivent la date à laquelle l’immeuble est prêt pour l’usage auquel il est destiné», selon le Code civil du Québec. Si le locataire refuse l’augmentation de loyer proposé par le locateur, il doit quitter son logement à la fin du bail. Amélie Perron habite le secteur Laflèche avec son conjoint et ses deux enfants. Ils ont emménagé dans ce qui était le premier immeuble neuf de la rue, il y a quatre ans. Depuis, plusieurs autres ont été érigés. «Pour notre 5 ½, nous avons subi des hausses du double et du triple de l'inflation. De 1100$ par mois en 2017, nous payons maintenant 1350$ par mois. À un tel point que nous envisageons maintenant de quitter le quartier», relate Mme Perron. Elle trouve dommage que «la belle mixité qui caractérisait le quartier soit en voie d'être complètement effacée par le coût exorbitant des loyers».   Voisin imposant et imprévu Quatre portes-patio avec vue sur sa cour. Voilà le type de cohabitation à laquelle Louise Martin a dû faire face, peu de temps après avoir emménagé, en mai 2019, sur la rue de Lorimier, à l’intersection de la rue Joséphine. La propriété voisine avait été vendue en même temps que la sienne. Elle ignorait alors que la maison unifamiliale ferait place à un immeuble de six condos. «Je ne comprends pas que la Ville ait permis ça, sans se soucier du voisinage. Je suis particulièrement amère de tout ça.» Mme Martin a planté des bouleaux dans sa cour, mais cela prendra des années avant qu’ils ne fassent un véritable écran. Le propriétaire du nouvel immeuble a remplacé la clôture mitoyenne par une nouvelle, plus haute. «Là c’est bien, dit-elle. Mais elle a été enlevée à l’été puis installée en septembre. Tout l’été, j’ai été fâchée! On n’a pas sorti l’ensemble patio, le chien est resté attaché.» Mme Martin a récemment mis sa maison en vente. La situation n’est pas l’unique facteur ayant contribué à cette décision, mais «ç’a l’a amené l’idée sur la table, reconnait-elle. On a fini par s’y faire… Mais ce n’était l’<@Ri>fun<@$p>.»