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Des factures salées pour plusieurs résidents du Vieux-Longueuil

le mercredi 08 juillet 2015
Modifié à 0 h 00 min le 08 juillet 2015

Plusieurs résidents de la rue Marmier, dans l'arr. du Vieux-Longueuil, devront débourser des milliers de dollars pour abattre leurs frênes atteints de l'agrile. Certains d'entre eux réclament un soutien financier de la Ville pour pouvoir procéder rapidement à l'opération.

Jacinthe Provost a acheté sa maison en 2005, mais ce n'est que le mois dernier qu'elle a appris que six de ses sept frênes étaient atteints de l’agrile et devaient être rapidement abattus. La citoyenne a fait venir un émondeur recommandé par la Ville de Longueuil, qui a estimé les travaux à 4370$.

«Je trouve ça écœurant, je n'ai pas prévu cette dépense. Ce sont des arbres matures, je suis outrée que la Ville n'offre pas de programme de soutien financier, se désole la résidente. Je suis scandalisée et j'ai appelé la Ville pour m'en plaindre, mais personne ne m'a rappelé.»

Elle réclame que la Ville mette sur pied un fonds spécial pour aider les propriétaires de frênes à traiter ou abattre leurs arbres et souhaite que les autorités offrent au moins aux résidents touchés des arbres matures, puisqu’ils se retrouvent dans l’obligation de les remplacer, selon les règles en vigueur.

Son conjoint, Jacques Dalpé, croit que Longueuil a une responsabilité dans la propagation de l'insecte ravageur, qui a été détecté une première fois au Québec en 2008, à Carignan. Sur le territoire longueuillois, les premiers cas d'agrile ont été détectés en 2012.

«Si la Ville avait affronté le problème rapidement, notamment en faisant le traitement des arbres, on n'en serait pas là. Maintenant que c'est une épidémie, c'est trop tard», se désole le propriétaire.

Le couple craint que la coupe de leurs arbres fasse diminuer la valeur de sa propriété et affecte sa qualité de vie.

Devoir d'équité

Un autre résident de la rue Marmier, Marc Fillion, a déboursé  jusqu'à maintenant 2000$ pour l'abatage de ses frênes, mais il lui en reste encore 10 à faire disparaître de son terrain. S'il souhaite lui aussi du soutien financier de la Ville, il demeure quand même divisé quant à l'effort des contribuables longueuillois.

«Quand j'ai acheté ma maison, j'avais des frênes et c'était mon choix. Ce sont tous les contribuables qui vont payer s'il y a un fonds, mais ce ne sont pas tous les résidents qui ont des frênes», nuance-t-il.

Marguerite Riberdy, qui habite la même rue, prévoit dépenser 2000$ pour l'abatage de six de ses frênes. Elle croit que la Ville aurait pu faire davantage de sensibilisation auprès des propriétaires ces dernières années, notamment sur les traitements appropriés.

«On a appris il y a 3 ou 4 ans qu'on avait des frênes. À l'époque, on ne parlait pas encore de l'agrile, ou très peu. L'automne dernier, mon conjoint a ramassé plusieurs chaudières de morceaux d'écorce qui se sont détachés des arbres, et on a vite compris que quelque chose n'allait pas.»

Soutien offert par Longueuil

Si elle n'offre pour le moment pas de soutien financier pour l'abattage ou le traitement des frênes malades, Longueuil émet toutefois des permis sans frais pour l’abattage des arbres affectés sur les terrains privés, explique l'agent d'information de la Ville Maxime Dorais.

De plus, lors de la Journée verte, en avril 2016, des arbres seront distribués en priorité aux propriétaires ayant été forcés d’abattre leurs frênes.

Longueuil a également mis sur pied des collectes de branches; a offert aux citoyens de disposer de leurs frênes abattus aux écocentres Marie-Victorin et Grande Allée; et a mis à la disposition des propriétaires de frênes une banque d’information complète sur l’agrile.

Rens.: www.longueuil.ca/agrile

Projet d'un fonds spécial à Montréal

Depuis avril, la Ville de Montréal planche sur un projet visant à mieux contrôler la propagation de l’agrile du frêne. D'ici la fin de l'année, un règlement obligera certains propriétaires de frênes malades à les traiter ou les abattre, sous peine d'amendes. La Ville prévoit mettre de côté un fonds spécial de 1 M$ pour couvrir une partie des frais de traitement ou d'abattage.

De leur côté, les résidents de Sainte-Catherine peuvent profiter jusqu'au 15 juillet d'un rabais de 35% sur les frais de traitement de leurs frênes au TreeAzin s'ils font affaire avec la même compagnie que la municipalité, qui n'offre toutefois pas de soutien financier pour l'abattage des arbres.