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Des manifestants s’opposent aux mesures de contrôle à Longueuil

le mardi 16 mai 2017
Modifié à 0 h 00 min le 16 mai 2017

Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté devant les hôpitaux Pierre-Boucher et Charles-LeMoyne, lundi, afin de réclamer la fin des mesures de contrôle des patients.

Le Collectif de défense des droits de la Montérégie (CDDM) et l’Association des groupes en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) souhaitaient se faire entendre dans le cadre de la Journée nationale Non aux mesures de contrôle.

Les mesures de contrôle sont administrées sous diverses formes, soit la contention, l’isolement, l’administration de substances chimiques ou la surveillance étroite et constante des patients. Les employés des hôpitaux ont recours à ces méthodes notamment pour diminuer les risques de chute, pour contrôler l'agressivité d'un patient ou pour empêcher l'extubation des personnes traitées aux soins intensifs.

Les organismes dénoncent toutefois le fait que ces mesures «ne sont pas toujours utilisées de manière exceptionnelle pour protéger une personne qui présente un risque de se blesser ou de blesser une autre personne».

«Il arrive que ces mesures soient utilisées pour contrôler les comportements, comme représailles ou encore à cause du manque de personnel», dénonce le coordonnateur du CDDM, André Leduc.

Un appui politique

Les députées de Parti québécois Catherine Fournier et Diane Lamarre se sont jointes aux manifestants pour les appuyer dans leur démarche.

«L’hôpital Pierre-Boucher a fait la démonstration qu’on peut changer les choses sur le plan des mesures de contention et qu’il est possible d’instaurer une culture de respect, a d’abord lancé la porte-parole du PQ en matière de santé, d’accessibilité aux soins et de soutien à domicile, Diane Lamarre. Il faut multiplier ces mesures partout puisqu’il y a des régions au Québec où il y a une augmentation. Il faut arrêter ça immédiatement!»

À l’hôpital Pierre-Boucher, on note une diminution de 25% des mesures de contention par rapport à l’année dernière. À l’hôpital Charles-LeMoyne, où les mesures de contrôle sont passées de 456 en 2015-2016 à 637 en 2016-2017, les mesures de contention chimiques ont toutefois été ajoutées à la compilation de l’année en cours. Une action que les organismes réclament de la part de tous les établissements.

Une meilleure comptabilisation

Les organismes s’indignent particulièrement qu’il n’y ait pas d’outil de collecte de données standard permettant de vérifier si les établissements hospitaliers œuvrent à réduire le recours aux mesures de contrôle.

«D’un établissement à l’autre, les méthodes de calcul varient et sont parfois peu rigoureuses, déplore André Leduc. Nous craignons que des personnes vivent des mesures de contrôle sans que ces dernières ne soient comptabilisées. Ce manque de rigueur peut aussi être interprété comme un désintérêt de certains établissements envers le respect des droits des usagers.»

Selon les organismes, il y a moyen de trouver d’autres méthodes et trop peu a été fait par le gouvernement et le ministère de la Santé et des Services sociaux.

«Éliminer les mesures de contrôle, c’est une question de respect des droits, lance la directrice générale de l’AGIDD-SMQ, Doris Provencher. Ce sont les personnes vivant avec un problème de santé mentale qui en subissent les conséquences, mais aussi le personnel, car appliquer une mesure de contrôle n’est jamais thérapeutique», conclut-elle.