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Éducation

Des parents redonnent à l'école de l'Agora

le lundi 08 juillet 2019
Modifié à 15 h 06 min le 08 juillet 2019
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Les parents d’une ancienne élève de l’école secondaire de l’Agora, dans l’arr. de Greenfield Park, ont trouvé une façon originale de donner au suivant. Chaque année depuis cinq ans, ils remettent deux bourses de 200$ à des étudiants ayant fait preuve de persévérance et d’acharnement dans leurs études. «Ma fille est allée à cette école, explique d’entrée de jeu Martine Vallée. Elle avait des problèmes d’apprentissage et l’école était fantastique.» Émilie Brodeur a été diagnostiquée avec des problèmes d’apprentissage alors qu’elle était en 1re secondaire. Selon un spécialiste, elle ne pourrait jamais atteindre plus que la 3e secondaire. «Elle a terminé l’Agora, mais elle n’avait pas son secondaire 5 encore. Elle a été tellement encouragée, félicitée, appuyée par cette école qu’elle a continué. Deux ans plus tard, elle a eu son diplôme d’études secondaires. Maintenant, elle est technicienne en laboratoire pharmacie», affirme la maman avec fierté. C’est pour remercier l’école que Mme Vallée et son conjoint ont décidé d’offrir deux bourses de 200$ chaque année à des élèves qui «persévèrent mais ne réussissent pas nécessairement». Cette année, elle ont été remises à Lior Stoliarov et à Arianne Gautreau-Miron. «C’est l’école qui les choisis, indique Mme Vallée. On a des critères spécifiques. Ce sont des personnes qui ont de la difficulté, mais qui ont persévéré toute l’année, qui ont retroussé leurs manches peu importe les résultats.» «Il y a des bourses, mais habituellement, elles sont pour ceux qui ont eu des bonnes notes, qui ont performé. Ce sont toujours les mêmes noms qui reviennent. Moi, je veux reconnaître que ces jeunes ont travaillé très fort pour être où ils sont. Un enfant qui a un 35% et qui monte à 55%, il en a mis des efforts.» Émilie Brodeur Bien que la bourse existe depuis cinq ans, ce n’est que cette année que le nom officiel a été dévoilé: la bourse de persévérance Émilie Brodeur. «C’était toujours anonyme parce que ma fille n’était pas prête à donner son nom à la bourse», révèle Martine Vallée. «Cette année, Émilie a décidé qu’on pouvait donner son nom et elle est venue remettre les chèques, ajoute-t-elle. Franchement, c’était vraiment beau, très émouvant.» En 5e secondaire, Émilie Brodeur et trois de ses collègues avaient mis sur pied un projet afin d’amasser des fonds pour leur bal des finissants; elles ont créé des bracelets de type Pandora qu’elles avaient appelés Pendagora. Elles ont fait un impressionnant profit net de 8200$. «Sous les encouragements d’une des professeurs, Jacqueline Carrière, Émilie s’est présentée au Concours québécois en entrepreneuriat de la Commission scolaire Marie-Victorin et a été une des lauréates. Pour un enfant qui a de la misère à l’école, mais qui se retrousse les manches, ça fait du bien pour l’estime de soi.» «Cette école en a fait tellement pour ma fille, c’est la moindre des choses que mon mari et moi pouvons faire pour elle», conclut la maman.