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Des personnes handicapées réclament un centre-ville plus accessible

le jeudi 07 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 07 mai 2015

La «nouvelle» Place Charles-Le Moyne devra être accessible à tous, peu importe leurs limitations, affirment de concert plusieurs groupes de défense des personnes handicapées. Et ils ne comptent pas se satisfaire de vœux pieux de la part de la Ville de Longueuil.

«On parle tout le temps d’accessibilité universelle, mais quand on fait les plans, finalement, on n’en tient pas compte», déplore Isabelle Tremblay, représentante du Groupement des associations de personnes handicapées de la Rive-Sud de Montréal (GAPHRSM).

Le 29 avril, Mme Tremblay et son collègue Pierre Nadeau assistaient à une rencontre entre les parties prenantes du projet de réaménagement du pôle de la Place Charles-Le Moyne. Le concept d’accessibilité universelle y figurait bien de façon proéminente, mais le GAPHRSM remarque que les bottines ne suivent pas toujours les babines.

«On l’a vu aujourd’hui, les personnes ayant des problèmes de vision n’avaient pas accès à l’information présentée. On l’aura peut-être dans deux semaines», illustre Mme Tremblay, elle-même aveugle.

Le document préparé par la firme BC2, mandatée pour produire le plan directeur d’aménagement de la Place Charles-Le Moyne et du projet Longue Rive, n’était pas disponible dans un format qui peut être lu à haute voix par des logiciels pour aveugles. Les représentants de la firme ont cependant promis de corriger la situation.

Un secteur non accessible

La Ville de Longueuil compte réaménager le pôle de la Place Charles-Le Moyne afin d’en faire un réel centre-ville. Le secteur visé comprend tout ce qui se trouve entre le fleuve, la rue Victoria, la rue Saint-Laurent Ouest et le Collège Champlain. À cela s’ajoutent les 116 hectares du projet connexe de Longue Rive.

Or, il y a beaucoup de travail à faire en matière d’accessibilité, comme a pu le constater le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ).

«Il y a même des organismes de santé qui ne sont pas accessibles parce qu’il n’y a pas de porte automatique avec un bouton», souligne un administrateur du RAPLIQ, François Cherrier.

M. Cherrier se déplace en quadriporteur et en marchette. Il a fait le tour de la Place Charles-Le Moyne avec Le Courrier du Sud.

Les organismes de santé visés sont l’Institut Nazareth et Louis Braille ainsi que la Polyclinique de l’oreille, tous deux situés dans le Complexe Saint-Charles. Et ce ne sont que deux exemples d’un problème bien présent dans ce secteur.

Il y a d’abord le métro: la station Longueuil—Université de Sherbrooke (UdeS) est la plus achalandée de tout le réseau à l’heure de pointe matinale, mais il n’y a aucun ascenseur pour se rendre au quai.

Il n’y a pas non plus de bouton pour ouvrir la porte qui se rend à l’atrium de l’UdeS; une personne à mobilité réduite doit donc faire le tour par l’extérieur si elle veut se rendre à la foire alimentaire ou au campus universitaire.

Si le campus semble de son côté assez accessible, ce n’est pas le cas pour les autres édifices du secteur. D’ailleurs, les passerelles qui relient ces édifices n’ont pas toutes des portes automatiques. Encore une fois, une personne en fauteuil roulant doit passer par l’extérieur.

C’est pour ces raisons que François Cherrier a suivi avec intérêt la rencontre avec BC2.

Les études que mène la firme sur les pôles Place Charles-Le Moyne et Longue Rive s’étireront jusqu’à l’automne 2016.