Actualités
Santé
COVID-19

Des proches d’aînés préoccupés de ne pas pouvoir les visiter

le vendredi 20 mars 2020
Modifié à 14 h 02 min le 20 mars 2020
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Alors que les visites ne sont plus possibles dans les CHSLD et les résidences d’aînés, afin de ne pas propager la COVID-19 aux personnes vulnérables, des proches s’inquiètent pour eux. Sonia Mathurin trouve éprouvant de ne pas voir son père âgé de 65 ans, qui vit dans un CHSLD à La Prairie. «Au moins, lui ne s’en rend pas compte, d’une certaine façon. Il est Alzheimer dernier stade. Il est conscient parfois, mais il perd la notion du temps», confie la résidente de Delson.
Mme Mathurin ne peut pas lui parler au téléphone, puisqu’il n’a plus la capacité de parler. Elle n’a donc aucun contact avec lui.
«Je sais que les CHSLD étaient déjà débordés, alors je ne peux qu’espérer que tout aille bien. Je n’ose pas les appeler par peur de les déranger. Ils doivent être tellement occupés», admet Mme Mathurin. Pour Hélène Blanchard, l’angoisse vient du fait qu’elle et son conjoint sont proches aidants pour les parents de ce dernier, âgés de 89 et 98 ans. Ils sont présentement dans un CHSLD à Saint-Lambert. Le plus difficile, considère-t-elle, est qu’elle est «la mieux placée» pour savoir de quoi ont besoin les membres de sa famille. La femme explique que la porte est carrément barrée au centre d’hébergement. «On s’occupe normalement du lavage. On devait leur apporter du linge propre et prendre le sale et ça n’a pas été possible. Il a été donné à l’équipe de l’endroit», témoigne-t-elle. Comme le couple doit faire des suivis rigoureux, il est inquiet. Le contact direct est devenu presque impossible, même au téléphone. De plus, les beaux-parents de la femme ne saisissent pas la situation. «Ils ont un cellulaire pour deux. Mon beau-père est sourd et ils ont des problèmes cognitifs. Ils ne comprennent pas pourquoi on ne vient plus les voir. Il faut leur répéter sans cesse que le gouvernement nous l’interdit pour leur bien», dit-elle tristement. Mme Blanchard est également angoissée, car sa belle-mère ne mange pas par elle-même. Elle ne ressent pas la faim. «On ne sait donc pas si elle se nourrit convenablement, surtout que c’est arrivé fréquemment avant la crise. Nous n’avons pas de suivi à ce sujet. On ne sait pas comment ça se déroule à l’interne», déplore-t-elle.