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COVID-19

Des repas gratuits aux gens dans le besoin, tous les soirs du ramadan

le mercredi 13 mai 2020
Modifié à 11 h 40 min le 13 mai 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Tous les soirs depuis le 23 avril, début du ramadan, des citoyens se rendent devant le Centre communautaire islamique de Brossard, entre 18h et 19h30, pour recevoir l’un des 300 repas distribués gratuitement. La pandémie a banni les soupers collectifs, mais n’a pas freiné la générosité. En ce temps de l’année, des dizaines de musulmans se réuniraient normalement chaque soir pour un souper collectif, afin de célébrer le ramadan au Centre communautaire islamique de Brossard. COVID-19 oblige, le scénario a changé. «On a pensé faire des repas, les distribuer gratuitement, tant pour les musulmans que les non-musulmans. Des aînés, des étudiants, des familles monoparentales viennent en chercher», évoque l’imam Foudil Selmoune. Les repas peuvent aussi être livrés à domicile gratuitement, tant à Brossard, Longueuil et même jusque dans certains quartiers de Montréal. «Des gens nous écrivent, nous appellent, souhaitent avoir un ou des repas, pour eux et leur famille, et on répond.» Pour le Centre communautaire islamique de Brossard, il s’agit d’un geste naturel d’altruisme, tout particulièrement en ce temps de ramadan. Car cette célébration religieuse est synonyme de générosité, fait valoir l’imam. «Le ramadan, c’est le partage, c’est penser aux autres, à ceux qui n’ont pas les moyens. On pense aux nécessiteux. Notre prophète est très généreux, nous suivons son modèle.» Foudil Selmoune affirme recevoir des remerciements de partout, peu importe la profession de foi. Pour rendre cette opération possible, une entente a été conclue avec le restaurant Jabeen’s Cuisine, sur le boul. Taschereau à Brossard, qui fournit les quelque 300 plats quotidiens. Des bénévoles assurent le transport et la distribution des plats, dans le respect des règles d’hygiène et de distanciation. La distribution s’échelonnera jusqu’à la fin du ramadan, le 23 mai. Les rassemblements étant interdits, le lieu de culte demeure fermé jusqu’à nouvel ordre. Des leçons, discours et récitations sont diffusés sur sa chaîne YouTube. «On sent que le centre manque beaucoup aux membres», constate l’imam. Le centre ouvrira dès que les règles de santé publique le permettront.