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Deux anciens hauts fonctionnaires devant le Conseil de discipline

le mardi 23 janvier 2018
Modifié à 13 h 07 min le 23 janvier 2018
COLLUSION. Deux anciens hauts fonctionnaires de Longueuil ont comparu devant le Conseil de discipline de l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) la semaine dernière en lien avec un système de collusion qui aurait été en place à Longueuil de 2002 à 2009. Le 16 janvier, l'ancien directeur du génie Christian Fallu a plaidé coupable d'avoir «toléré un système de collusion». «Je savais que ça se produisait, a admis M. Fallu lors de sa comparution. J'ai manqué de courage pour le dénoncer et je le regrette.» M. Fallu a avoué qu’il fournissait à ses supérieurs une liste de tous les projets municipaux à venir, contenus dans le Programme triennal d'immobilisations (PTI). Il a reconnu qu’il avait connaissance que cette liste était ensuite remise à l’organisateur politique Serge Sévigny, qui devait s’en servir pour répartir les contrats municipaux entre cinq firmes de génie. M. Fallu rapporte que ses relations avec le directeur général de la Ville de l'époque, Guy Benedetti, se seraient grandement détériorées en 2009 après qu'il ait écarté la firme Cima+ du processus de sélection d'un contrat puisqu'elle ne remplissait pas les critères de compétence. M. Benedetti aurait alors fait pression sur le comité pour favoriser Cima+, à qui le contrat avait vraisemblablement été accordé selon le système de collusion en place. À la suite de cet épisode, M. Fallu a été rétrogradé au poste de directeur général adjoint, jusqu'à sa retraite en 2014. Le syndic de l’OIQ Réal Giroux a mentionné devant le Conseil de discipline que la collaboration et les témoignages de Christian Fallu ont été déterminants afin de saisir l'ampleur du système de collusion. L’ancien dg Guy Benedetti est accusé par l'OIQ d’avoir «toléré», mais également «d'avoir pris activement part à ce système de collusion». Celui qui occupe présentement les fonctions de dg de la Ville de Rosemère a plaidé non coupable aux accusations. Son avocat Louis Coallier a d’ailleurs présenté une requête pour mettre fin aux procédures disciplinaires. Me Coallier soutient que la plainte formulée par le syndic de l'OIQ est trop «vague» pour qu'il puisse assurer adéquatement la défense de son client. Il estime de plus que le syndic a dépassé le délai raisonnable pour porter plainte dans ce dossier, les faits reprochés à M. Benedetti «remontant à plusieurs années». Le Conseil de discipline de l'OIQ a maintenant 90 jours pour évaluer cette demande d'arrêt des procédures.