Didier Choupay: La pétanque, une passion à transmettre aux jeunes

ENTREVUE. Le quintuple champion du monde de pétanque Didier Choupay participera aux épreuves individuelles du Mondial Ricard La Marseillaise à pétanque, du 29 juillet au 2 août, sur la rue Saint-Charles. Des compétitions nationales l'attendent également à son retour en France, lui qui est dorénavant plus motivé par le plaisir de jouer que par la conquête d'un autre titre de champion.

«Le sport doit laisser la place aux jeunes pour évoluer, pour se développer», indique-t-il. Car ici comme en France, l'image répandue de la pétanque est davantage celle d'un loisir chéri par les aînés que celle d'un véritable sport.

Et pourtant, de nombreux jeunes suivent des cours de pétanque.  C'est d'ailleurs depuis que le fils de M. Choupay, âgé de neuf ans, pratique la discipline que le père a recommencé à participer à des tournois.

Celui qui a remporté son premier titre de champion mondial en 1985 dit apprécier la pétanque pour l'observation, la coordination des mouvements, la précision et la réflexion nécessaires à sa pratique.

«Ce que j'aime par-dessus tout, c'est que l'on peut monter une équipe et jouer à 5 km ou à 10 000 km de chez soi. Il y a cet échange et cette découverte de cultures. C'est très convivial», relate-t-il, toujours avide d'en apprendre sur les différentes approches de la pétanque à travers le monde.

Ce ne sont pas tant que les techniques que les façons de réfléchir le jeu qui diffèrent d'un pays à l'autre. Sans compter les différentes variantes: pétanque avec boules ovales, boules carrées… ou encore la pétanque sur glace.

M. Choupay souligne par ailleurs que c'est l'unique sport où un débutant peut affronter un champion du monde, tout le monde pouvant s'inscrire à un tournoi. «Il n'y pas mieux pour apprendre», estime le joueur.

La pétanque par accident

La pétanque s'est invitée dans la vie de M. Choupay par accident, en quelque sorte. Des spécialistes lui ont conseillé de s'initier à la discipline en guise de rééducation à la suite d'un accident de moto, à l'âge de 16 ans.

Le jeune homme a d'abord observé les joueurs de pétanque pendant six mois, afin d'apprendre la technique. À l'époque, aucun cours de pétanque n'était offert. «Mais ça prend les deux: tant les cours que l'observation, il ne faut pas partir avec des défauts.»

Une fois au sommet, la transmission

Entre 1985 et 2000, Didier Choupay a remporté quatre fois le titre de champion de France, puis cinq championnats du monde, constamment poussé par l'envie de progresser. Mais une fois au sommet, que faire?

«Mon choix a été de transmettre», résume-t-il. Son club et son école offrent un apprentissage notamment aux jeunes alors qu'il se consacre aussi aux professionnels, en tant qu'entraîneur de l'équipe nationale d'Allemagne.

En 2007, M. Choupay a mis sur pied sa propre compagnie d'équipements de sports, Sfair play. Il vend des accessoires et vêtements de pétanque bien sûr, mais aussi d'autres disciplines comme le basketball, le football ou l'athlétisme. «Je crois que l'on gagne à découvrir d'autres disciplines, d'autres mentalités et visions du sport.»