Culture

Domaine Le Marquis, théâtre du clip Les tireurs fous d'Ariane Moffat

le mercredi 11 mai 2016
Modifié à 0 h 00 min le 11 mai 2016
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

TOURNAGE. Le parc de maisons mobiles de Saint-Hubert Domaine Le Marquis, a servi de décor au dernier vidéoclip d'Ariane Moffat, Les tireurs fous qui, malgré le titre, ne met en scène aucune violence, mais plutôt ses impacts.

Le réalisateur Akim Gagnon ne voulait rien savoir d'un appartement montréalais pour le tournage de ce clip. Il souhaitait aller ailleurs. «Je viens de Granby et j'ai grandi dans un parc de maisons mobiles. Ça m'a fait rire de retourner là-dedans», expose-t-il.

Après une séance de repérage dans la région de Montréal, l'équipe a choisi le Domaine Le Marquis, dans l'arr. de Saint-Hubert. La maison dans lequel le clip a été tourné et la configuration du Domaine offraient plusieurs avantages.

«Les maisons très rapprochées l'une de l'autres donnent l'impression que l'on peut tout savoir des voisins», illustre M. Gagnon.

Lors du tournage, seuls les acteurs, le réalisateur et le directeur photo étaient à l'intérieur de la maison. Les éclairages avaient été installés à l'extérieur.

Une journée, pépins inclus

Le tournage s'est déroulé sur une journée, ce qui exige beaucoup de préparation, précise le réalisateur, qui a créé pas moins de 25 clips, dont C'est tout oublié, de Philippe Brach. Mais les contretemps sont monnaie courante sur un plateau de tournage.

«Il y a toujours des éléments qu'on ne contrôle pas, explique-t-il. Il faisait très froid et il pleuvait à boire debout, alors que j'aurais aimé quelque chose de plus lumineux. Mais il faut livrer. Et au final, c'est très bien.»

Le propriétaire de la maison en vedette, Claude Pilon, n'est pas peu fier que son milieu de vie se retrouve maintenant un peu partout en ligne. C'est d'ailleurs lui qui a contacté Le Courrier du Sud pour l’informer du tournage.

Si Akim Gagnon croyait que M. Pilon était resté sur le balcon du voisin toute la journée pour les surveiller, il a réalisé que c'était surtout par curiosité qu'il observait l'équipe au travail.

Le résultat final a aussi beaucoup plu au résident. «En masse, oui!, s'exclame M. Pilon. Chaque fois que je vois de la famille, des amis, je leur montre!»

Poésie cinématrographique

Akim Gagnon a d'abord cru à une blague lorsque l'équipe d'Ariane Moffat l'a contacté pour lui proposer de réaliser son prochain clip. «Elle m'a invité chez elle, elle m'a fait à manger et on a discuté. Elle disait qu'elle avait aimé mes autres clips, qui racontent une histoire, qui ressemblent plus à des courts métrages.»

M. Gagnon a eu carte blanche. Il a imaginé l'histoire d'un jeune couple heureux, qui célèbre un anniversaire. La jeune femme sort de chez elle et se fait tirer dessus. «En aucun temps, on met l'accent sur un tireur. On voit juste la blessure.»

Une version longue du clip a aussi été créée, enchaînant avec la beaucoup plus joyeuse Miami. «La femme, toujours blessée, se rend à son cours d'aérobie. Je souhaitais montrer ce que sa vie serait si ce n'était pas arrivé. On la voit dans une activité banale, mais le drame est vraiment fort, la marque est encore sur le corps.»

M. Gagnon se réjouit que la chanteuse ait accepté sa proposition. «Elle est très connue et suivie par beaucoup de gens. Je trouve ça audacieux qu'elle ait demandé à un jeune réalisateur de faire ce clip. Et je suis très content qu'elle ait accepté cette poésie. Elle cherchait un clip dont elle serait fière, et pas nécessairement un outil de promotion, ce dont elle n'a pas besoin.»