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Don record de 2 M $ à la Fondation de l’Hôpital Charles-LeMoyne

le mardi 21 décembre 2021
Modifié à 0 h 00 min le 18 décembre 2021
Par Yanick Cyr

ycyr@gravitemedia.com

Une salle du pavillon Marc-Antoine Lepage sera nommée en l’honneur de Louise Gaudet-Arcand et son mari, Denis S. Arcand.(Photo: Le Courrier du Sud - Denis Germain)

«La vie nous a bien servis», confie Denis S. Arcand, l’un des deux plus grands bienfaiteurs de l’histoire de la Fondation de l’Hôpital Charles-LeMoyne (HCL). «On est rendus à un âge respectable», poursuit-il, un sourire dans la voix, pendant que sa femme et codonatrice, Louise Gaudet-Arcand, ricane à un autre bout de la téléconférence. 

«On commençait à penser à ce qu’on ferait avec notre argent à notre décès, poursuit le résident de Brossard de 79 ans. On voulait laisser de l’argent à des hôpitaux. J’ai donc contacté la directrice générale de la Fondation HCL, Nathalie Boudreau, qui nous a présenté le projet de la faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke» à Longueuil.

Le projet de l’établissement estrien fera de l’Hôpital Charles-LeMoyne le seul hôpital universitaire de la Montérégie. L’Université ouvrira une faculté de médecine dans le nouveau pavillon Jean-Marc Lepage de l’HCL, situé en face de l’établissement du boulevard Taschereau, dans l’arrondissement Greenfield Park à Longueuil.

«C’est un heureux hasard, commente Mme Gaudet-Arcand. Tout est arrivé au bon moment». L’argent du couple donateur – qui ne souhaite pas se voir affublé du qualificatif «généreux» – servira à aménager la salle de simulation haute-fidélité du nouveau pavillon universitaire.

«C’est un beau projet, précise la dame de 78 ans. Les futurs médecins pourront s’y exercer et les médecins de l’hôpital pourront s’y perfectionner.» L’implantation d’un nouveau campus de médecine sur la Rive-Sud permettra d’accueillir 24 étudiants dès l’automne 2022. À terme, c’est une centaine d’étudiants qui fréquenteront l’institution.

Le couple est heureux de donner de son vivant, afin de voir les fruits de sa donation. «Si nous avions attendu à notre décès, la succession aurait simplement envoyé un chèque, explique M. Arcand. Là, c’est concret, on peut voir ce que ça donne.»

Fier que la salle soit nommée en son nom – la salle Denis S. et Louise Arcand -, le couple demeure toutefois d’une simplicité désarmante. «C’est l’fun, ça fait un p’tit velours», avoue M. Arcand pendant que sa femme opine en ce sens.

Le couple Arcand souhaitait garder le montant du don secret, mais Mme Boudreau les en a dissuadés. «Elle voulait que ça ait un effet d’entraînement» au sein de la communauté francophone, explique M. Arcand en soulignant que la culture de la philanthropie est plus développée dans la communauté anglophone. 

«On ne considère pas ça comme de la grande générosité», insiste le citoyen en expliquant que sa femme et lui sont obligés de retirer une partie de leur FER chaque année depuis l’âge de 71 ans. 

«On n’en a pas besoin et on paie beaucoup d’impôts sur ces montants. En le donnant à la fondation, l’argent est libre d’impôts et profite entièrement à l’hôpital.»
Denis S. Arcand

«C’est moins bon pour le gouvernement», rigole-t-il, provoquant l’hilarité de sa femme.

 

Un bon investisseur

«Il n’y a pas eu de miracle. J’ai travaillé dans le milieu des valeurs mobilières et j’ai investi. C’est un milieu propice à l’enrichissement», se contente-t-il d’expliquer.

«On est des gens ordinaires, ajoute sa complice. On a des voitures ordinaires, on vit comme les autres. J’ai la même voiture depuis 37 ans.»

S’ils vivent simplement au quotidien, ils aiment se payer un peu de luxe lorsqu’ils voyagent. «On a visité plus de 100 pays, relate M. Arcand qui précise respecter toutes les mesures sanitaires. Mais, à l’âge où nous sommes rendus, on ne va pas attendre cinq ans, que tout soit rentré dans l’ordre, pour voyager.»

Des gens ordinaires, certes, mais qui auront un impact extraordinaire sur la santé des membres de leur communauté. Les patients qui seront soignés par les futurs médecins de l’hôpital pourront éventuellement conclure que, si la vie les a bien servis, le couple Arcand l’aura bien servie en retour.