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Dossier du bruit: Une rencontre "historique", selon le maire de Saint-Lambert

le mardi 13 mars 2018
Modifié à 14 h 28 min le 13 mars 2018
Par Sarah Laou

slaou@gravitemedia.com

SAINT-LAMBERT. Le rapprochement se concrétise entre Saint-Lambert et Montréal au sujet des nuisances sonores au parc Jean-Drapeau. La mairesse Valérie Plante recevait hier après-midi son homologue de Saint-Lambert Pierre Brodeur, la ministre de l’Environnement Isabelle Melançon ainsi que la députée de Laporte Nicole Ménard afin d’enclencher un processus de conciliation entre les deux villes. Voir aussi : http://www.lecourrierdusud.ca/bruit-parc-jean-drapeau-optimisme-volonte-de-sentendre-a-saint-lambert/  Au terme d’une rencontre d’une heure qualifiée de «fructueuse», les différentes parties ont annoncé la formation d’un comité de travail visant à résoudre le litige qui oppose la Ville de Saint-Lambert à celle de Montréal et au groupe Evenko depuis 2014. Dans un communiqué conjoint, les parties ont entre autres fait état de leur volonté de travailler dans «l’ouverture réciproque et l’échange d’informations» et de privilégier «une cohabitation harmonieuse». «On récolte le fruit de nos efforts, s’enthousiasme Pierre Brodeur. Être assis à la même table, pouvoir se parler librement et arriver à échanger en reconnaissant les problèmes: c’est une grande victoire! Il est certain que Rome ne s’est pas faite en un jour, mais cela m’encourage pour l’avenir.» Selon le maire de Saint-Lambert, Valérie Plante aurait même déclaré qu’il s’agissait de «la fin de l’omertà» qui régnait sous l’ère du maire Coderre, et aurait proposé de se rendre à Saint-Lambert. Vers un consensus Lors de la rencontre, les parties se sont entendues sur l’importance «d’étudier des solutions à court, moyen et long terme», et de veiller à la normalisation des relations entre les fonctionnaires des deux villes. Pour ce faire, il a été indiqué que «toutes les solutions techniques et technologiques nécessaires à la réduction du bruit, notamment en matière de décibels seront étudiées.» Le maire de Saint-Lambert, qui prévoit d’arrêter les procédures judiciaires entamées sous les administrations précédentes, indique que cela prendra toutefois un certain temps. «Avec la formation du comité, nous nous sommes engagés à travailler ensemble avec un échéancier que nous allons définir dans les prochains jours. Et je ferai de ce dossier une priorité». En janvier, Pierre Brodeur avait rencontré les représentants d’Evenko, ainsi que la ministre de l’Environnement Isabelle Melançon et la députée de Laporte Nicole Ménard, afin de les sensibiliser à la situation. Quant à l’administration de Montréal, elle avait également fait un premier pas au mois de février en reconnaissant les nuisances sonores au parc Jean-Drapeau. Limitation des décibels Le litige entre les deux ville avait pris de l’ampleur lorsque l’arr. de Ville-Marie, à Montréal, avait décidé de retirer la limite de décibels permis pour les spectacles dans son règlement. Il y a désormais une volonté unanime de réévaluer la limitation des décibels et de respecter le couvre-feu de 23h, fait savoir le maire de Saint-Lambert. «Nous allons y aller avec les normes environnementales, précise-t-il. Saint-Lambert a préparé la plupart des études et le ministère fournira ses recommandations. Ce qui est encourageant, c’est que l’administration de Montréal s’est dite prête à défendre les normes de bruit qui seront appliquées.» Certains artistes internationaux ont effectivement des exigences dans leur contrat en matière de décibels (dB). Pour atteindre le niveau sonore de 60 dB demandé par les Lambertois, il faudrait que les artistes se limitent à 95 dB lors des spectacles. «Est-ce qu’il pourra y avoir des exceptions avec certains artistes ou événements? Oui. Nous voulons maintenir un bon voisinage et nous montrer ouverts», a souligné le maire, qui veut privilégier la communication et l'échange d'informations entre les deux villes. En ce qui concerne la construction du nouvel amphithéâtre au parc Jean-Drapeau, dont la scène est orientée vers la Rive-Sud et qui suscite l’inquiétude des Lambertois, le sujet devrait être au centre des discussions lors des séances du comité de travail. En effet, le futur amphithéâtre de 65 000 places prévoit d’accueillir des spectacles tout au long de l’année.