Sports

Double défi réussi pour Yanick St-Martin

le jeudi 28 février 2019
Modifié à 16 h 11 min le 30 décembre 2019
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

PERSÉVÉRANCE. Le 25 décembre, Le Courrier du Sud présentait le double défi de Yanick St-Martin; l’ascension de l’Aconcagua et la collecte de 5000$ pour l’école Bel-Essor. De retour au Québec depuis le 28 janvier, l’alpiniste peut dire mission accomplie. En plus d’avoir atteint le sommet de la montagne s’élevant à près de 7000 mètres d’altitude, Yanick St-Martin a amassé le montant qu’il s’était donné comme objectif. «Je l’ai atteint pas longtemps après le sommet, lance Yanick St-Martin avec fierté. Il manquait 315$; un ami a fait le don manquant.» Avec cet argent, l’école Bel-Essor, qui accueille 104 élèves présentant des déficiences intellectuelles moyennes, sévères et profondes associées à un trouble du spectre de l’autisme ou à une déficience motrice grave, s’est munie d’un fauteuil submersible, qui permet une mise à l’eau plus facile et rapide des élèves, ainsi de deux collets de flottaison. Bien que l’établissement d’enseignement dispose déjà de tous les équipements nécessaires pour prendre soin de ses élèves de façon sécuritaire, la directrice de l’école Isabelle Bérubé affirme que le cadeau de l’alpiniste est un «bel ajout aux équipements du bassin aquatique». «Les enfants en profitent déjà beaucoup, souligne-t-elle. Nous sommes vraiment reconnaissants envers M. St-Martin de nous avoir choisis; il s’agit d’un homme courageux et généreux. Nous sommes choyés et honorés d’avoir croisé sa route.» Marqué à jamais Celui qui est pompier au Service de sécurité incendie de l’agglomération de Longueuil depuis 2001 a vécu une expérience qu’il n’est pas près d’oublier en Argentine. «Au moment où je suis arrivé sur le sommet, ça m’a pris quelques minutes avant de le réaliser, relate-t-il. J’étais tellement épuisé et affecté par la météo, le manque de nourriture et d’eau. Quand tu réalises tout ce pourquoi tu l’as fait, comme l’argent que j’ai amassé, le faire en souvenir de mon ami Serge Dessureault qui est décédé sur le K2… Toutes les émotions ont remonté d’un coup.»
«Quand tu arrives en haut et que tu vois la courbure de la terre au loin; il n’y a rien qui s’approche de ça, tu as l’impression d’être dans l’espace.»
«C’est une des choses les plus merveilleuses que j’ai vues de ma vie.» Une ascension mouvementée Avant d’atteindre le sommet de l’Aconcagua, Yanick St-Martin et le groupe qu’il accompagnait ont vécu quelques mésaventures. «Quand tu pars en expédition plusieurs semaines, tout ne se passe pas tout le temps comme prévu», explique l’alpiniste. D’abord, le groupe a dû faire face au phénomène climatique El Nino, ce qui leur a compliqué la vie en termes de température. «Au lieu d’avoir du 10 ou du 15 degrés au camp de base, par exemple, on pouvait avoir du -10 ou du -15 degrés. On a eu des vents qui dépassaient les 100 km/h avec des rafales. On y a goûté un petit peu plus qu’on aurait dû.» Puis, comble de malchance, le guide qui devait mener le groupe jusqu’au sommet est tombé malade. «Il a eu un œdème pulmonaire; il s’est mis à cracher du sang et on a dû l’évacuer par hélicoptère. On a été chanceux dans les circonstances, parce qu’on n’était pas trop loin du sommet quand c’est arrivé. On a été capable de continuer par nous-mêmes jusqu’au sommet.» Malgré ces embûches, Yanick St-Martin aura atteint son objectif. «Le but premier était d’atteindre le sommet sains et saufs et on a réussi», affirme-t-il. Prochain défi L’Aconcagua était, pour Yanick St-Martin, une préparation en vue d’un défi encore plus gros. «L’objectif premier, ce que j’organisais avec Serge l’année passée, c’était le sommet de l’Everest. Ça reste dans les perspectives. Je ne sais pas quand exactement.» Le printemps et l’automne sont les moments propices pour en faire l’ascension. Le Longueuillois assure qu’il se lancera dans cette aventure cette année ou l’année prochaine. Et qu’il amassera de nouveau des fonds pour une cause qui lui tient à cœur.