Du chemin Roxham à Longueuil - Le long parcours d’un citoyen impliqué

Bien connu de la communauté longueuilloise, Lovejoyce Amavi est arrivé au Québec par le chemin Roxham. Aujourd’hui, il raconte son histoire dans Je n’ai pas choisi de partir publié à compte d’auteur. 

Responsable des campagnes au Réseau québécois pour la réussite éducative, en charge de l’organisation des campagnes nationales des Journées de la persévérance scolaire et de la Journée des finissants, M. Amavi a auparavant occupé, entre autres, les postes de responsable des communications et des relations publiques au Regroupement des CPE de la Montérégie, responsable des communications et des partenariats pour le Festival international de cinéma Vues d’Afrique et adjoint à la direction de la Maison Le Réveil.

Bien heureux dans son Togo natal où il travaillait en communication pour le gouvernement en place, les choses ont changé en 2016-2017 pour M. Amavi quand il a refusé de réaliser un mandat politique. «Là-bas, la mentalité c’est : ou tu es avec nous, ou tu es contre nous. Je n’ai pas eu le choix de quitter mon pays», laisse tomber M. Amavi.

Chemin Roxham
Depuis 2017, le chemin Roxham fait l'actualité en raison de la quantité de gens qui empruntent cette voie pour entrer au Canada. 

«Mon livre est une histoire d'immigration et en même temps une histoire de l’immigration. Je raconte le périple particulier du célèbre chemin Roxham mais je dresse dans ce livre mon expérience. Des raisons du départ aux péripéties de l’arrivée, des questions que posent l’immigration et son corollaire, l’intégration», continue l’auteur. 

Arrivé aux États-Unis en 2017, M. Amavi se souvient des policiers armés qui entouraient l’hôtel où lui et des dizaines d’autres migrants avaient été logés. «Une grande différence avec les policiers canadiens qui nous ont aidés avec nos valises après avoir traversé la frontière», se remémore M. Amavi.  

Seuil d’immigration
Période électorale oblige, le chemin Roxham ainsi que les enjeux de l'immigration font l'actualité et chaque formation y va de sa proposition concernant le seuil d’immigration souhaitable. 
«Je n’ai pas la prétention de dire quel devrait le seuil d’immigration idéal, estime l’auteur. Une chose est certaine, le Québec a besoin d’immigration. Je regrette seulement que les politiciens ne parlent que de chiffres et semblent oublier le côté humain dans leur position.»  

Préface de Pierre Nantel
Dans la préface de l’ouvrage signée Pierre Nantel, ancien député fédéral du NPD de Longueuil–Saint-Hubert et actuel candidat du Parti québécois dans Marie-Victorin, on peut lire : «Si Lovejoyce Amavi vient nous apprendre l’histoire derrière ce migrant qu’il était, il vient aussi nous rappeler toute l’humanité et la beauté de l’entraide bienveillante entre les individus de cette terre… lui qui a largement rendu à sa société d’accueil tout ce qu’il a pu recevoir.»

«J’ai rencontré monsieur Nantel lors d’un événement où il m’a demandé si j’avais emprunté le chemin Roxham», indique l’auteur. 

D’ailleurs, sur le site Internet de M. Amavi, on peut voir plusieurs photos de lui en compagnie de différents politiciens. «Quand on travaille dans le communautaire, on rencontre beaucoup de gens», affirme l’homme de 41 ans.

Retournera-t-il au Togo un jour? «Je ne crois pas. Les démarches sont entreprises pour faire venir ma femme et mes enfants. Je suis un gars de Longueuil maintenant!»

Le lancement de Je n’ai pas choisi de partir aura lieu le vendredi 23 septembre à 17h au Café Crème, 911, boul. Roland-Therrien à Longueuil.