Éclosion à la Résidence Notre-Dame de la Victoire: le CISSS de la Montérégie-Centre en renfort

À la Résidence privée pour aînés Notre-Dame de la Victoire, dans l’arr. de Saint-Hubert, 35 des 50 résidents sont atteints de la COVID-19 et la majorité du personnel manque à l’appel. Devant l’ampleur de la situation, le Centre intégré de santé et services sociaux de la Montérégie-Centre (CISSSMC) a pris en charge la résidence. «Le CISSS de la Montérégie-Centre a fait une visite de la résidence privée pour aînés dimanche après-midi et à la lumière des constats, il a pris en charge la situation», confirme la porte-parole du CISSSMC Martine Lesage. Cette «intervention majeure» s’est imposée en raison notamment de l’«importante éclosion de la COVID-19», indique-t-elle. Depuis le 16 avril, une équipe de soutien à domicile du CISSSMC a fait des interventions régulières à cette résidence. C’est toutefois lors de visites de médecins, le 19 avril, qu’un grand manque de personnel à la résidence a été remarqué. Pour décrire le manque d’employés, qui justifie l’intervention du centre intégré de santé et des services sociaux, Mme Lesage mentionne que «la majorité de son personnel a déserté». Selon le syndicat, ces employés ne sont plus en poste, car ils sont malades. «Malheureusement, le personnel est presque en totalité en arrêt de travail à cause qu’ils sont infectés par le coronavirus. Nous souhaitons que ni les résidents, ni les travailleurs n’aient de complications avec la maladie, explique le Syndicat québécois des employées et employés de service, affilié à la FTQ. En espérant que l’appui du CISSS permette de faire en sorte que les services continuent d’être rendus aux résidents.» Cette éclosion a de quoi surprendre alors que la liste des centres d’hébergement touchés par la COVID-19, dressée par le ministère de la Santé et des Services sociaux, n’y recense que cinq cas déclarés en date du 16 avril. Équipe multidisciplinaire Ainsi, quatre médecins, des préposés aux bénéficiaires et des infirmières du CISSSMC ont été dépêchés sur les lieux. «Les médecins ont procédé à l’évaluation de l’ensemble des résidents», informe Mme Lesage. Les résidents atteints du coronavirus ont été placés en isolement. Des conseillères en prévention et contrôle des infections, une gestionnaire et des conseillères en soins infirmiers, de même qu’une équipe en hygiène et salubrité complètent le personnel déployé. L’équipe en hygiène et salubrité sera présente jusqu’à vendredi, afin de s’assurer du respect des protocoles de désinfection et de la sécurité de l’endroit. Les équipements de protection individuelle requis ont été fournis. Un agent de sécurité est aussi sur place pour contrôler les entrées et sorties. «Le CISSS de la Montérégie-Centre est intervenu dès qu’il a été informé que la résidence pour aînés vivait des difficultés et nous serons sur place tant que la situation ne sera pas revenue à la normale», mentionne Mme Lesage. Elle souligne que le propriétaire de la résidence privée a la responsabilité de «contribuer à trouver la main-d’œuvre nécessaire pour assurer une offre de services et des soins adéquats et sécuritaires à ses résidents». Des familles ont été contactées par un responsable du CISSSMC afin d’être avisées des opérations en cours. «Pas un cas de maltraitance» Dès le début de la semaine dernière, le député de Vachon Ian Lafrenière a été avisé par des citoyens inquiets de la situation à la résidence de l’arr. de Saint-Hubert. «Ce qu’on me disait, c’est que l’équipe de l’établissement n’avait pas l’air en contrôle, rapporte-t-il. Des personnes ont levé le drapeau pour dire "on dirait que ça ne va pas bien".» Lorsque M. Lafrenière a joint la résidence, on a d’abord évoqué un manque d’équipements, ce qui ne concorderait pas avec les informations que le député a reçues du CISSSMC. Devant l’addition de signalements de la part de citoyens à propos de la résidence, le député a communiqué avec le PDG du CISSS, Richard Deschamps, qui «a répondu très rapidement». Ian Lafrenière souligne le «travail incroyable» de l’équipe du CISSS depuis son arrivée sur place, dimanche. Face à cette situation, M. Lafrenière refuse de jeter la pierre à la direction de la résidence. Les échos qui se sont rendus à lui sont plutôt à l’effet qu’il s’agit d’une résidence où le personnel et la direction sont attentionnés envers les résidents.

«On n’est pas devant un cas de maltraitance. Je sens que c’est plutôt que la situation a dépéri rapidement.» -le député Ian Lafrenière

«La dame en charge est malade aussi, ajoute-t-il. J’ai du respect pour elle, beaucoup de reconnaissance.» Lors de son passage devant le centre d’hébergement lundi en matinée, il y a vu des employés qui étaient prêts à retourner au boulot. «Il y a même des citoyens qui m’ont écrit, car ils était prêts à aller donner un coup de pouce, à faire l’entretien, par exemple. Les gens veulent aider.» La directrice et copropriétaire de la résidence, Carole Legault, n’a pas retourné les appels du journal. Il n’a pas été possible de joindre le copropriétaire Abraham Kaufman. Avec la collaboration d’Audrey Leduc-Brodeur.