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Far Cry Primal visite l’âge de pierre

le mercredi 24 février 2016
Modifié à 0 h 00 min le 24 février 2016

Oubliez les vilains excentriques mémorables, les pays exotiques, les postes de radio efficaces et les factions armées jusqu’aux dents qui ont fait la renommée des derniers Far Cry. La populaire série de jeu de tir à la première personne d’Ubisoft troque dans Far Cry Primal ses fusils pour des frondes et l’anglais pour une langue préhistorique inventée de toutes pièces.

Oubliez les vilains excentriques mémorables, les pays exotiques, les postes de radio efficaces et les factions armées jusqu’aux dents qui ont fait la renommée des derniers Far Cry. La populaire série de jeu de tir à la première personne d’Ubisoft troque dans Far Cry Primal ses fusils pour des frondes et l’anglais pour une langue préhistorique inventée de toutes pièces.

Une drôle d’idée
J’étais plutôt perplexe lorsque j’ai appris l’existence de Far Cry Primal. «Un jeu qui se déroule 10 000 ans avant Jésus-Christ? Vraiment? Mais qu’est-ce qu’il y a de si intéressant à raconter dans la vie d’un homme préhistorique?» Après avoir exploré la vallée d’Oros de fond en comble au cours des derniers jours, une réponse s’impose : pas grand-chose.

Il est d’ailleurs assez incroyable qu’une équipe de linguistes se soit donnée la peine de créer trois langues différentes, une pour chaque tribu que l’on rencontre dans Far Cry Primal, dans un jeu qui a si peu à dire. Notre tribu est bonne, et les autres, composées de cannibales et de pyromanes, sont mauvaises.

Il y a bien une histoire, et certains personnages se démarquent plus que d’autres, mais il est clair que tout ceci est secondaire. Far Cry Primal n’est également jamais ennuyant, mais on ne peut pas non plus prétendre qu’il contient de véritables moments forts. Dommage, surtout quand on sait qu’Ubisoft Montréal a parfois créé des aventures et des personnages mémorables, comme dans l’excellent Far Cry 3.

Les faiblesses deviennent les forces
Curieusement, si les forces habituelles de Far Cry sont maintenant des faiblesses, l’inverse est tout aussi vrai.

Plusieurs mécaniques plus ou moins réussies dans les derniers épisodes de la franchise, comme l’artisanat et la cueillette de ressources naturelles, ont été peaufinées et s’intègrent maintenant à merveille au jeu.

Il y a une certaine logique à ce qu’un homme préhistorique ramasse des plantes, de la glaise, du bois et des pierres pour fabriquer ses remèdes, ses arcs et ses flèches. Ce qui était une corvée et un anachronisme dans Far Cry 4 devient ici un aspect important et apprécié du jeu.

Far Cry Primal réinvente aussi complètement les interactions avec les animaux, qui peuvent maintenant être apprivoisés et utilisés pour combattre ou chasser. Certaines bêtes légendaires peuvent aussi être converties à notre cause, moyennant un effort un peu plus grand.

De nombreuses missions secondaires permettent aussi d’attirer de nouveaux habitants dans notre village, ce qui nous encourage à prendre notre temps dans la vallée d’Oros plutôt que de seulement enchaîner les missions principales.

Oui, Far Cry a perdu ici un peu de son âme en reléguant l’histoire et les personnages au second plan, mais les mécaniques qui existaient auparavant prennent enfin tout leur sens. Un peu comme si la série avait trouvé sa voie, sans savoir qu’elle la cherchait.

Et les combats?
Le titre d’Ubisoft Montréal offre quelques éléments classiques des jeux de survie, mais celui-ci demeure avant tout un jeu de tir.

Sur ce point, le passage à l’âge de pierre est quand même réussi. Le tir à l’arc est amusant, et même si les grenades ne seront pas inventées avant quelques milliers d’années, les nids d’abeilles sont tout aussi dévastateurs (ou presque).

Les amateurs de jeux en ligne seront toutefois déçus d’apprendre que Far Cry Primal ne contient aucun volet multijoueur, une première pour la série. À environ 30 heures de contenu en tout, le jeu d’Ubisoft Montréal en offre toutefois quand même suffisamment pour son argent. À condition d'accepter sa trame narrative minimale et son absence de moments véritablement marquants.

Une chronique signée Maxime Johnson, journaliste indépendant qui se spécialise dans l’observation et l’analyse des nouvelles technologies.

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