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Fatima Houda-Pepin ne fait pas l’unanimité à Dakar

le vendredi 28 février 2020
Modifié à 9 h 16 min le 28 février 2020

Selon ce que rapporte Radio-Canada, la déléguée générale du Québec à Dakar Fatima Houda-Pepin a essuyé dernièrement tout un lot de critiques de la part d’anciens collaborateurs qui déplorent sa façon de travailler et son comportement avec le personnel de la délégation. Celle qui a été députée de La Pinière de 1994 à 2014, tout d’abord comme membre du Parti libéral du Québec et ensuite comme indépendante, a été nommée à ce poste par le gouvernement caquiste en septembre 2019. Elle est entrée en fonction dans la capitale sénégalaise le 25 novembre. Dans un reportage du 24 février, Radio-Canada révèle que Mme Houda-Pepin refuserait d’habiter dans sa résidence officielle payée par le ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF). Elle aurait plutôt décidé de résider dans un hôtel de Dakar, entraînant une explosion des coûts de la délégation. Seulement en loyer, la villa inhabitée coûterait près de 13 000$ par mois à l’état québécois. On estime que les frais d’hôtel de Mme Houda-Pepin s’élèveraient quant à eux à plus de 5000$ par mois. De plus, le climat de travail se serait grandement détérioré dans les bureaux de la délégation depuis l’entrée en fonction de Mme Houda-Pepin. Selon d’anciens employés, la nouvelle déléguée générale aurait notamment procédé à des nominations impopulaires, en plus de monter les employés les uns contre les autres. Lors d’une réunion officielle le 31 janvier, elle aurait interdit à ses employés locaux de parler wolof – langue d’usage parlée part la vaste majorité des Sénégalais – à l'intérieur de la délégation. Une interdiction qui aurait profondément choqué les personnes visées. Elle aurait également licencié deux femmes de ménage sans aucun motif apparent, aggravant encore plus le climat de travail. Les deux femmes auraient déposé une plainte auprès de l’Inspection régionale du travail et de la sécurité sociale de Dakar à la suite de ce renvoi. Outre son attitude, plusieurs employés de la délégation s'interrogent sur les compétences de gestionnaire de la déléguée générale. Mme Houda-Pepin ne répondrait que très rarement à ses courriels et, selon un témoignage, semblerait «dépassée» par l’ampleur de ses tâches.