Faut-il s'inquiéter des boissons énergisantes?
Le 7 juillet dernier, le Parlement européen votait à l’unanimité une résolution demandant à ses États membres d’encadrer le marketing des boissons énergisantes et de ses produits dérivés (shot, gomme, pastille, etc.). Étant donné la popularité de ces boissons auprès des jeunes, les députés du Parlement s’inquiètent des effets d’une consommation élevée de ces produits sur leur santé.
Qu’en est-il au Québec?
Au Québec, il est interdit par la Loi sur la protection du consommateur de faire de la publicité destinée aux moins de 13 ans. Cette Loi s'applique, entre autres, à la publicité à la télévision, à la radio, dans les revues pour enfants et aussi aux événements ciblant les moins de 13 ans, ainsi qu‘aux produits s’associant à une marque et destinés aux enfants de moins de 13 ans.
Par exemple, un repas pour enfant d’une chaîne de restauration rapide ne peut être accompagné d’un jouet arborant le logo du restaurant.
Toutefois, les médias sociaux constituent un médium intéressant pour rejoindre les jeunes et ça, les compagnies de boissons énergisantes l’ont compris. À titre d’exemple, Redbull compte plus de 46 millions d‘abonnés Facebook et Monster Energy plus de 24 millions. Elles y font la promotion d’un mode de vie aventureux et y vantent les vertus énergisantes de leurs produits. D’ailleurs, le slogan de la boisson énergisante Monster se lit comme suit : «Monster est un style de vie en bouteille! »
Le 24 février dernier, la Coalition Arrêtons La Pub Destinée Aux Enfants a vu le jour. Elle regroupe entre autres la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC et la Coalition Poids : elle milite en faveur d’interdire la publicité d’aliments et de boissons destinée aux enfants âgés de 16 ans et moins. Elle souhaite qu’une Loi Pan canadienne soit votée et que cette dernière interdise toutes formes de publicité, à l’exception des publicités non commerciales, aux fins de sensibilisation du public.
À vous d’y voir!
À ce jour, plus de 80 municipalités ont adopté des résolutions interdisant la vente de boissons énergisantes au sein de leurs établissements. Toutefois, nos gouvernements provincial et fédéral doivent emboîter le pas afin d’affirmer la nature particulière de ces produits et de leurs dérivés et ainsi protéger la santé des jeunes, comme c’est le cas pour les produits du tabac et de l’alcool.
Actuellement, aucune règlementation n’encadre leur teneur en caféine et on les retrouve sur les tablettes de nos dépanneurs, épiceries et station-service. Puisqu’ils sont considérés comme des produits de santé naturels, ils sont sous la juridiction du gouvernement fédéral. N’hésitez donc pas à faire part de vos préoccupations à vos élus en les contactant via le site de Santé Canada.
Émilie Dansereau, chargée des dossiers Saines habitudes de vie à l'Association pour la santé publique du Québec
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