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Fermeture des 4 Glaces: pénurie de patinoires à prévoir

le mercredi 23 janvier 2019
Modifié à 8 h 00 min le 23 janvier 2019
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

C’est la fin d’une institution sur la Rive-Sud: le complexe Les 4 Glaces de Brossard fermera ses portes le 5 mai, après 39 ans d’activités. L’établissement a été mis en vente le 16 janvier. Le président et chef de la direction de Canlan Ice Sports Corp, propriétaire du centre sportif, justifie cette décision par des problèmes de rentabilité. «Après 39 ans, le complexe a atteint la fin de son activité économique en tant qu'aréna récréatif», a annoncé Joey St-Aubin la semaine dernière. «Certes, la décision de retirer cet actif de notre offre de produits n'a pas été facile à prendre, car nous pensions à notre personnel dévoué, à nos contractuels, à nos fournisseurs et à notre précieuse clientèle, a poursuivi le président. Cependant, nous sommes motivés par le fait que cela permettra aux Brossardois d'obtenir de nouveaux services dynamiques ou de nouvelles options en matière d'habitation par la reconversion du terrain, a-t-il poursuivi. Nous affecterons le produit de la vente à de nouvelles installations ou à de nouveaux marchés stratégiques.» Des rénovations trop coûteuses Selon le directeur général du complexe Jean-François Caudron, ce sont les nombreuses rénovations à apporter à l’établissement qui ont poussé l’entreprise basée à Burnaby, en Colombie-Britannique, à le mettre en vente. «On parle de plusieurs millions de dollars pour changer les systèmes de réfrigération et le toit au complet, explique-t-il. Nous, ce qu’on s’est fait dire, c’est qu’il y avait beaucoup de dollars à mettre sur le complexe et que ça n’aurait pas changé le fait que nos patinoires sont plus petites que celles de nos compétiteurs et que nos chambres seraient restées petites elles aussi. D’après Canlan, nos clients n’auraient pas remarqué nos investissements. Selon eux, ça n’aurait pas valu la peine.» Une mauvaise surprise Au complexe, l’annonce de la fermeture a eu l’effet d’une bombe. Personne ne s’attendait vraiment à ce dénouement. Au total, une soixantaine de personnes perdent leur emploi. «On a été surpris, admet Jean-François Caudron. Je savais que Canlan travaillait sur des projets, qu’ils avaient de grosses rénovations à faire. On regardait pour d’autres options, pour déménager. J’avais dans la tête que si jamais une nouvelle comme ça arrivait, on passerait d’ici à un autre endroit, mais je ne m’attendais pas à une fermeture soudaine.» «Ça fait sept ans que je suis ici. On a une belle gang et on a pris le coup dur», ajoute-t-il. Deux jours après l’annonce, M. Caudron a rencontré les employés un à un; plusieurs ont eu de la difficulté à accepter la nouvelle. «Il y en a qui ont pleuré, d’autres qui étaient fâchés. On a eu toutes les réactions. On est encore dans cet état d’âme. Quand l’annonce est sortie, c’est comme si les gens n’y avaient pas cru. Maintenant, ça frappe.» Et le directeur général compte bien aider ses employés à trouver un autre emploi. «Les gens gardent espoir, affirme-t-il. Moi, je suis là. La plupart vont rester jusqu’au bout. On va donner le service à nos clients jusqu’au bout. La vie continue. On va s’entraider. C’est sûr que je vais aider mes employés à se trouver un nouvel emploi. Il va également falloir que je pense à moi, mais pour l’instant, ce sont mes employés en premier.» Plus de 200 équipes sans glace Canlan Ice Sports Corp, qui exploite différents programmes, ligues et tournois au complexe, a indiqué par voie de communiqué qu’elle tenterait de reprendre ces activités «dans d’autres sites de la Rive-Sud, où Canlan agirait comme locataire des lieux ou comme partenaire d’exploitants locaux». Depuis l’annonce de la fermeture, le téléphone ne cesse de sonner dans les bureaux du complexe. «On a de gros contrats; on a plus de 200 équipes, explique Jean-François Caudron. Plusieurs personnes vont chercher des glaces et probablement que plusieurs n’en trouveront pas. J’ai des clients qui sont habitués d’avoir la plage horaire de 19h30 le jeudi soir depuis plusieurs années. Oui, ils payaient pour, mais au moins, ils avaient l’heure qu’ils voulaient. Ils vont devoir se revirer de bord.» Même si plusieurs arénas ont fait leur apparition sur la Rive-Sud au cours des dernières années, M. Caudron est d’avis qu’il en manquera pour accueillir toutes les équipes qui se retrouvent à la rue. «Il va y avoir une pénurie de glaces, d’après moi.» Hausse de prix à prévoir? Selon Annabelle Rivard, de Patinage Synchronisé Nova, la fermeture des 4 Glaces risque d’avoir des répercussions sur les autres arénas de la Rive-Sud. «C’est une nouvelle qui nous a pris de court, souligne-t-elle. C’est déjà assez difficile comme ça d’avoir des heures de glace; c’est toujours une bataille. J’ai peur que cette fermeture fasse augmenter le prix des autres glaces; c’est l’offre et la demande…» «Ça va nous affecter mais un peu indirectement, poursuit Mme Rivard. Certains de nos entraîneurs faisaient du coaching privé aux 4 glaces. Ce sera certainement une perte de revenus pour eux à court terme. Il va surtout y avoir un impact sur nos camps printaniers qui se tenaient là et sur notre équipe pré-juvénile qui patinait à Brossard.» Les ligues de hockey contactées par Le Courrier du Sud n’avaient pas retourné nos appels au moment de mettre sous presse. En collaboration avec Philippe Lanoix-Meunier