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Fermeture du centre de tri : l’opposition critique la gestion du dossier

le jeudi 28 novembre 2019
Modifié à 11 h 08 min le 28 novembre 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Depuis la fermeture du centre de tri de Saint-Hubert mardi matin, les matières recyclables de l’agglomération sont acheminées aux centres de tri de Châteauguay ou de Montréal. Le chef de l’opposition Xavier Léger craint que ce soit l’Agglomération qui ait à débourser pour les sommes supplémentaires liées au transport de ces matières. À lire aussi: Fermeture du centre de tri: la couverture d'assurances en cause Dans une entrevue accordée à Paul Arcand au 98,5 mercredi matin, la mairesse Sylvie Parent admet que c’est actuellement «notre enjeu». «C’est sûr que si le lieu est plus éloigné, il y aura des coûts au niveau du transport. On va regarder ça dans les prochains jours», a soutenu Mme Parent, précisant que sa priorité avait été d’abord de s’assurer que les matières ne soient pas expédiées dans les sites d’enfouissement. Selon M. Léger, les 4,2 M$ accordés en compensation financière à Recyclage MD en septembre 2018 «devraient maintenant être récupérés pour payer la facture du transport devenue nécessaire en raison de la fermeture du Centre de tri». D’ailleurs, dans les documents soumis au conseil d’agglomération en vue d’accorder cette compensation financière, se trouvait un compte-rendu des discussions entre la Ville et la compagnie. On y constate que Recyclage MD a refusé plusieurs propositions de la Ville, notamment qu’advenant un bris ou problème forçant à acheminer les matières vers un autre centre de tri, le coût de transport supplémentaire soit assuré par l’entreprise. MD a aussi refusé la demande de la Ville à l’effet qu’à chaque période de 24 heures, toute matière accumulée en vrac à l’intérieur ou extérieur du centre doit être traitée ou transportée en vue du traitement. Face à ces refus, l’opposition croit que la Ville aurait pu «voir venir le problème» et qu’elle a malgré tout conclut l’entente. Informations «insuffisantes» Selon Xavier Léger, la mairesse et le comité exécutif ont recommandé aux élus une entente «sans aucune garantie suffisante pour le maintien des activités à Longueuil ou compensation dans l’éventualité d’une délocalisation du traitement des matières résiduelles». L’opposition officielle déplore également que les élus de Longueuil n’aient pas eu en main toutes les informations nécessaires au moment d’approuver la réouverture du contrat. Par exemple, le compte-rendu des échanges entre l’administration municipale et l’entreprise (évoqué plus haut) ne figurait pas dans les documents fournis au conseil municipal. Rappelons toutefois que cet enjeu est de compétence d’agglomération. De plus, l’information dans la documentation n’était peut-être pas toujours «la bonne», juge aussi l’opposition. Les documents faisaient valoir le peu d’alternatives autres que la compensation financière, alors que l’appel d’offres initial avait obtenu un seul soumissionnaire. L’opposition relève que parmi les entreprises intéressées, l’une disait n’avoir pu déposer une soumission par manque d’information et une autre en raison du délai (un délai supplémentaire lui avait été tout de même accordé). Un «service» et non un «lieu» Au micro de Paul Arcand, la mairesse Sylvie Parent a nuancé que le but de l’aide de 4,2 M$ n’était pas d’empêcher la fermeture du centre de tri, mais de s’assurer que «le traitement et la disposition des matières continuent. Ce n’est pas relié à un endroit, mais à un service.» La compagnie «nous dit qu’elle est en mesure d’honorer son contrat, amis que l’endroit sera à Châtauguay et Montréal», a-t-elle ajouté. Selon l’opposition, cette précision contredit ce que mentionnent les documents de 2018. «[L’entreprise] réclame l’ajout aux contrats d’une clause de partage des pertes financières afin d’éviter la fermeture du centre de tri. La Ville a entrepris une négociation avec l’entreprise afin d’éviter l’interruption de services.» Plus loin, on indique également que la capacité de MD à offrir «les services prévus au centre de tri de Saint-Hubert est également compromise». À l’avenir Selon Mme Parent, le centre de tri régional des matières recyclables qu’entend construire l’agglomération pour desservir de nombreuses villes de la Rive-Sud permettra au monde municipal d’être moins dépendant de l’entreprise privée sur cet enjeu. Encore très embryonnaire, ce projet de centre de tri ne peut être la solution «à très court terme» de la crise du recyclage, note M. Léger.