Opinion

Finalement, on s’en est pas trop mal tiré

le mardi 23 août 2022
Modifié à 14 h 39 min le 24 août 2022
Par René Vézina

redactiongm@gravitemedia.com

Rebonjour, je suis heureux de vous retrouver! Et j’espère que vous avez pu profiter de cet été jusqu’ici agréable, chez nous… alors qu’ailleurs, comme en Europe, les bouleversements climatiques ont été dévastateurs.

Nous vivons tous sur la même planète. Les malheurs des autres ne nous laissent pas indifférents. Quand même, pour l’instant, nous nous en tirons plutôt bien.

C’est d’ailleurs ce qui s’est passé pour notre économie cet été, malgré les prophètes de malheur qui nous annonçaient 1000 misères en juin.

Sans être jovialiste, à la mi-juin, je m’étais alors permis quelques prévisions moins pessimistes. Et je ne suis pas vraiment trompé. En fait, j’ai même été trop prudent.

Première prévision: «Le coût de la vie ne baissera pas à court terme».

Constat: pour le mois de mai, selon les données de Statistique Canada, l’inflation a atteint 7,7%. Nous venons tout juste d’apprendre qu’elle se situait à 7,6% en juillet.

Deuxième prévision: «Les taux d’intérêt vont encore monter […] mais on peut espérer que les hausses soient moins fortes et moins soutenues que ce que plusieurs redoutent».

Constat: en juin, la Banque du Canada a fait passer son taux directeur à 1,50%, en hausse de 0,50%, puis à 2,50% en juillet, un important bond de 1%. On attend encore sa décision pour le mois d’août. Mais à la lumière des plus récentes statistiques sur l’inflation, on s’attend à ce que les prochaines augmentations soient plus modérées.

Troisième prévision (la plus risquée): «Il n’y aura pas de récession».

Constat: la question est encore en suspens. Le Canada se trouve pour l’instant en meilleure position que d’autres pays, notamment parce que l’économie de nos voisins américains demeure étonnamment résiliente avec une addition de plus d’un demi-million d’emplois en juillet. La baisse récente des prix du carburant pourrait aider.

Quatrième prévision: «Sans s’effondrer, la mondialisation va elle aussi marquer un temps d’arrêt».

Constat: avec les problèmes continus dans les chaînes d’approvisionnement, on redécouvre les vertus de la production locale. Quand les fabricants québécois de fenêtres doivent attendre des mois pour recevoir leurs commandes de vis, il y a lieu de faire des remises en question. On ne recommencera pas demain à tisser ici nos chemises, mais tout est question d’équilibre et de bon sens.

Pour la suite? On regardera l’évolution du marché immobilier, avec des prix qui baissent déjà, puis celui de l’emploi avec ces pénuries qui freinent, sinon paralysent le développement des entreprises, la remontée des marchés financiers qui revitalisent (pour l’instant) les régimes de retraite… Mais comme disait l’humoriste français Pierre Dac, «la prévision est un art difficile, surtout quand elle concerne l’avenir». On verra!