Chroniques
Opinion

FM 103,3 n’est pas une soupe populaire

le mercredi 23 mars 2016
Modifié à 0 h 00 min le 23 mars 2016

Lors de l’assemblée du conseil municipal de Longueuil du 15 mars, le conseiller de l’opposition Jacques Lemire trouvait inquiétant que la Ville finance la radio communautaire FM 103,3 et le site de nouvelles locales Média Sud en échange de conditions qui semblent menacer l'indépendance des deux médias.

Après avoir lu l’article du Courrier du Sud à ce sujet et écouté l’extrait audio du conseil municipal, j’ai ensuite écouté l’entrevue que donnait la directrice des communications de Longueuil, Julie Martineau, à la radio. Hiiiii!!!

Organisme communautaire ou média?

Quand j’ai entendu Julie Martineau dire à Gravel: «Nous allons changer des points, mais s’il avait fallu reporter la discussion à l’hôtel de ville, il aurait fallu attendre un mois de plus avant que FM 103,3 ne reçoive sa subvention de 28 000$ et le média a juste hâte de la recevoir... conditionnellement à ce que le-dis protocole soit modifié...»

Tabarnouche! On nous parle comme si FM 103,3 était notre propre ti-cul qui attend son nouveau bicycle promis pour Noël!

Est-ce que FM 103,3 avait mis un verre de lait et des biscuits sur la table du conseil municipal la veille?

Cela aurait-il été si catastrophique, un mois de plus pour prendre le temps de réviser ce que le conseiller Jacques Lemire relevait comme crainte tout à fait légitime sur des phrases du protocole d’entente qui disent que FM 103,3 doit «assurer un positionnement avantageux» de l'image visuelle représentant la Ville et lui permettre d'approuver son positionnement et sa diffusion?

Savoir faire la différence

La Ville de Longueuil ne semble pas faire la différence entre ce que sont une autonomie de gestion et une autonomie journalistique.

Soutenir des organismes, oui. Savoir où va l’argent des contribuables, oui. Mais faut aussi faire la différence entre soutenir un organisme de soupe populaire et des médias locaux!

Vous savez, le vieil adage qui dit: «On ne mord pas la main qui nous nourrit»? Quand on parle d’autonomie journalistique dans une démocratie, il faut, et sans l’ombre d’un doute, que cet adage ne puisse sembler s’appliquer, dans notre esprit, entre un média et un gouvernement.

Aux dernières élections fédérales, quand le PLC avait promis 150 000 M$ à Radio-Canada, me semble que le ton envers le PLC s’était modifié un brin au 24/60...

Mais c’est peut-être juste moi qui trouvait ça…?

Pierre Sévigny

psevigny58@yahoo.ca