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Opinion

Fusion des corps policiers : le gouvernement prend la bonne décision

le mardi 01 juin 2021
Modifié à 9 h 50 min le 28 juin 2021
Par Claude Poirier

redactiongm@gravitemedia.com

Le gouvernement de François Legault fait le bon choix en n’allant pas de l’avant avec la recommandation du rapport du Comité consultatif sur la réalité policière. Celui-ci propose notamment de fusionner les services de police de Châteauguay et Mercier avec les Régies intermunicipales de Roussillon et Richelieu-Saint-Laurent. 

Quand j’ai pris connaissance de ce rapport portant sur la réduction du nombre de corps policiers au Québec, j’ai sursauté. Dans le passé, il s’en est produit des regroupements de services, comme à Laval et à Longueuil. Dans ces cas, ça s’imposait. Il y en avait trop qui desservaient seulement de petites municipalités comme celle de Jacques-Cartier. On l’a vu également dans le Roussillon. 

Ça n’a toutefois pas toujours été un succès. Les plus âgés se souviendront qu’il y a déjà eu une police des autoroutes. La présence des agents de la paix sur celles-ci était beaucoup plus importante qu’elle ne l’est aujourd’hui. Je ne blâme pas la Sûreté du Québec; elle n’a pas les ressources pour faire autant de prévention sur les grandes artères provinciales. 

Après avoir pris connaissance des recommandations du Comité consultatif sur la réalité policière, le gouvernement a réagi. La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a relayé l’information lors d’une conférence de presse. Elle a exprimé que certaines recommandations seraient appliquées, mais ultimement, je suis d’accord avec elle de mettre de côté cette idée de fusion. 
Il faut dire que ce n’est pas le temps de mettre en branle un si gros chantier. On traverse encore une pandémie. Je côtoie beaucoup de jeunes policiers municipaux. Ils me disent être inquiets. Ils ne savent pas ce qui va se passer. Je les comprends. Les citoyens québécois qui ont vécu la disparition d’un service de police municipal vous le diraient, ils se sentent moins en sécurité depuis. C’est le cas à Drummondville, notamment, où ç’a été démontré. Souvent, des agences de sécurité doivent même être embauchées pour pallier des manques. 

Je me souviens du ministre de la Sécurité publique, Serge Ménard, qui rêvait d’une police nationale au Québec. Oubliez ça! Ce n’est pas vrai que Montréal, Longueuil et Sherbrooke, par exemple, vivent les mêmes enjeux en matière de criminalité. Il faut des services adaptés à leurs besoins. 

Pensons également aux payeurs de taxes. Les corps policiers municipaux coûtent cher en raison des conventions collectives. Peut-être qu’il faudra les fusionner un jour, mais il faudra s’assurer de donner aux citoyens le service pour lequel ils paient. Ce n’est pas vrai que si l’on diminue la présence policière où les contribuables déboursent beaucoup, ils seront aussi bien protégés. 

Beaucoup de choses doivent encore être évaluées à la suite de ce rapport. Ç’aurait été illogique de le mettre en pratique si vite.

10-4! 

(Propos recueillis par Gravité Média)