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Gains et déceptions autour du programme triennal d’immobilisations à Longueuil

le jeudi 22 octobre 2020
Modifié à 11 h 21 min le 22 octobre 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Devant conjuguer avec les effets de la pandémie, le programme triennal d’immobilisations 2021-2022-2023 de Longueuil s’est attiré quelques critiques au sein du conseil municipal. Il a été adopté le 20 octobre, à la majorité, alors que les quatre élus de l’opposition se sont exprimés en défaveur. L’opposition officielle a reproché à la mairesse d’avoir donné une saveur «électoraliste» à cet exercice de planification économique, en accordant des fonds à des projets majeurs comme le complexe aquatique, au détriment de sommes pour le maintien des infrastructures. Le chef de l’opposition Xavier Léger, qui est membre de la Commissions des finances, a ciblé pour preuve des sommes prévues au programme TECQ, qui auraient été redirigées vers des enveloppes destinées à des projets d’infrastructures. L’opposition voit le PTI comme une réplique du plan de relance économique présenté en août. «Selon nous, le plan de relance ratait la cible. Donc, sans surprise, le PTI rate sa cible», a pointé M. Léger. La Maison des aînés, dont le site n’a toujours pas été identifié, ainsi que le Complexe culturel – 12 M$ sont prévus d’ici 2023 – ont été identifiés par le conseiller municipal Michel Lanctôt comme «deux grands projets qui font de la figuration au PTI». D’autres projets, comme le réaménagement de la rue Saint-Charles – dont l’échéancier est repoussé – et l’entretien de l’église St. Mark mériteraient plus d’attention, selon l’opposition. Un travail «difficile» La conseillère municipale Monique Bastien a accusé l’opposition de se faire du capital politique autour de l’adoption du PTI. «Le PTI a été un travail difficile, je sais que des projets ont été reportés dans le temps», a-t-elle rappelé, alors que des chantiers ont été mis sur pause au cours des derniers mois en raison de la crise sanitaire. Seulement 20% de l’enveloppe du programme TECQ est réservée aux grands projets, a-t-elle aussi indiqué. En début de séance extraordinaire, la mairesse Sylvie Parent a relevé que «malgré les défis engendrés par la pandémie, ce PTI garde le cap dans l’avancement de projets stratégiques et structurants, […] des projets qui notamment figurent au cœur de notre plan de relance qui vont générer de la richesse foncière et qui permettra de poursuivre la réalisation de projets importants pour les citoyens.» À la fin septembre, Longueuil estimait à 25 M$ le défi financier lié à la pandémie. Depuis, les gouvernements ont promis une aide de 2,3 G$ aux municipalités pour faire face aux impacts financiers de la COVID-19; une aide qui se traduit par un montant de 27 M$ à Longueuil. Resurfaçage sous la loupe Des élus indépendants ont aussi exprimé certaines déceptions à l’égard de dépenses repoussées dans leur district. Ils ont tout de même appuyé ce PTI, notamment en raison de certains changements qu’ils ont demandés et obtenus. «Le PTI n’est pas parfait, mais nous saluons les changements que nous avons fait valoir. Par exemple, le maintien de l’augmentation prévue au resurfaçage était une priorité pour laquelle les indépendants se sont battus dans les différentes étapes de son élaboration», a signifié le conseiller Steve Gagnon. Selon le PTI, 22,3 M$ seront consacrés à la réfection et aux travaux d’asphaltage en 2021. Les indépendants que sont M. Gagnon, Jonathan Tabarah, Jean-François Boivin, Jacques Lemire et Jacques E. Poitras demandent d’ailleurs plus d’objectivité dans le processus de sélection des rues qui seront entretenues et repavées. «Il était de notre devoir d’assurer le maintien de l’augmentation prévue à ce service, si ce n’est pas de sa bonification, a indiqué Jacques Lemire. C’est pourquoi nous nous attendons à des choix objectifs non électoralistes basés sur des données, comme l’état réel des chaussées, dans le processus de choix des rues qui seront rénovés.» Le conseiller Jonathan Tabarah s’est dit déçu de voir des projets repoussés ou complètement disparus dans le district Parc-Michel-Chartrand. «Je me demande ce qui reste pour les citoyens de mon secteur pour 2021». De la longue liste de rues qu’il a ciblées comme devant être repavées dans son district, le conseiller de l’opposition Benoît L’Écuyer a appris qu’aucune ne figurait dans les plans avant 2024.