Chroniques
Opinion

Gare à la parole d’évangile

le mardi 30 octobre 2018
Modifié à 5 h 57 min le 30 octobre 2018
On fait grand cas, ces jours-ci, de la nomination du député de Chambly Jean-François Roberge comme ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, en raison du fait qu’il est lui-même enseignant de formation. Les besoins criants de ressources et de services dans le réseau public d’éducation, les tensions et les problèmes de climat dans les milieux et le travail à faire pour valoriser le travail du personnel de l’éducation commandent que l’éducation soit une priorité du nouveau gouvernement du Québec. Peut-être que la succession malheureuse de trop nombreux ministres de l’Éducation au fil des dernières années et les promesses vaines ont aussi leur rôle à jouer dans les épanchements sur le cas du nouveau ministre. Nous saluons, bien entendu, la nomination de M. Roberge et lui réitérons toute la collaboration du Syndicat de Champlain dans le futur. Cela étant dit, gare à la parole d’évangile! Ce n’est pas parce qu’il a été enseignant, si compétent fut-il, que M. Roberge connaît tout du milieu de l’éducation. Il a été enseignant au primaire, certes, mais que connait-il des réalités des écoles secondaires, de la formation professionnelle, de l’éducation des adultes, des autres commissions scolaires au Québec, des différents milieux socio-économiques, etc.? En dépit de l’expérience professionnelle du nouveau ministre, ce qui importera le plus dès maintenant, ce sera sa capacité à écouter et à discuter avec les acteurs du milieu de l’éducation plutôt qu’à déployer avec empressement son programme politique. Si tel s’avérait malheureusement le cas, nous serions devant un mur. Faut-il rappeler que la pression sur le personnel de l’éducation est énorme et que ce ne sont pas seulement les murs de nos écoles qui craquent actuellement? Alors oui, l’expérience de terrain de M. Roberge est bienvenue, mais elle n’est pas garante de tout. Pensons à ce qui s’est passé dans le réseau de la santé, pourtant gouverné depuis longtemps par des médecins… Laissons donc la chance au coureur, comme le dit l’adage, mais il devra courir vite, car il y a beaucoup de travail à faire! Éric Gingras Président du Syndicat de Champlain