Culture

Gilles Jobidon présente son quatrième roman, La Petite B.

le dimanche 15 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 15 novembre 2015

Auteur longueuillois maintes fois récompensé, Gilles Jobidon publie cet automne son quatrième roman, La Petite B., inspiré de la descendance imaginée du poète Charles Baudelaire

À 19 ans, déjà atteint de la syphilis, Baudelaire s'embarque pour les îles Mascareignes. Voilà à peu près tout ce que l'on sait de ce voyage, qui a servi de point de départ à la fiction imaginée par Gilles Jobidon, un roman-chorale qui mène le lecteur jusqu'au San Francisco de la ruée vers l'or.

Cet or est justement au centre de la quête de l'auteur, qui place tous ses romans sous le signe d'un élément. Le métal doré est un élément de la culture orientale qui représente la beauté, la sensualité, l'absolu, mais aussi la perversion et le désordre, thèmes abordés dans La Petite B.

Pas étonnant, donc, que la fille présumée de Baudelaire, cette fameuse Petite B., modèle puis photographe, se prénomme Laure, puisque pour Gilles Jobidon, un personnage prend vie avec son nom.

Voir avant d'écrire

L'écriture de l'auteur longueuillois, qui a travaillé 25 ans dans les musées, est intimement liée aux arts visuels. Il «voit» ses personnages, ses décors, ses histoires. Sa recherche est d'ailleurs essentiellement visuelle. Il considère les chapitres de sa prose poétique narrative plutôt comme des tableaux.

«Mon plan, ce sont des photos, des peintures, des images que je place en ordre, selon la trame narrative, explique l'écrivain. Je suis comme un sculpteur, j'enlève la matière d'un bloc jusqu'à obtenir ce que je veux, souvent de manière inconsciente, un peu par accident, comme le disait Francis Bacon.»

«Le personnage de Jesse Sin, qui écrit des questions sans réponses, est un peu le poète de son époque. Pour le roman, j'ai écrit 70 de ces questions. J'aimerais en faire un projet illustré, peut-être pour les enfants«, dit Gilles Jobidon.

Reconnu par ses pairs

Gilles Jobidon est entré dans la littérature par la grande porte lorsque son premier roman, La route des petits matins, a remporté le prix Robert-Cliche, le prix Ringuet et le prix Anne-Hébert. Depuis, les attentes sont grandes, mais l'auteur dit vivre de mieux en mieux avec cette pression.

Pour l'écriture de La Petite B., il a reçu une bourse de création de longue durée du Conseil des arts de Longueuil de 15 000$ pour deux ans. «C'est une magnifique base, qui vient avec une reconnaissance de mes pairs. C'est stimulant. Longueuil est une des rares villes qui appuie aussi directement les artistes.»

Parce qu'il veut redonner au milieu des arts visuels qui lui a beaucoup donné, Gilles Jobidon s'implique avec le centre d'artistes en art imprimé Zocalo, situé à quelques rues de chez lui. L'exposition inspirée de son troisième roman Combustio est d'ailleurs en cours jusqu'au 20 décembre, à la salle Jean-Louis Millette du Théâtre de la Ville.