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Grand souper spaghetti: les brigades culinaires de la Montérégie étaient à l’œuvre

le vendredi 12 octobre 2018
Modifié à 11 h 10 min le 12 octobre 2018
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

ÉDUCATION. C’était salle comble à L’Étoile Banque Nationale, à l’occasion du Grand souper spaghetti de la Tablée des chefs, le 3 octobre. Les chefs bien connus Ricardo, Stéfano Faita et Martin Juneau, aidés de 60 jeunes de Montréal et de la Montérégie, ont servi du spaghetti à plus de 400 personnes venues se régaler. Ces jeunes font partie des brigades culinaires, le volet transmission de connaissances qu’a mis sur pied la Tablée des chefs il y a quelques années. Présentement, 125 écoles de la province comptent une brigade. L’objectif est d’en avoir une dans 200 écoles d’ici 2019. Les membres des brigades culinaires profitent de cours de cuisine en parascolaire «avec une dimension de compétition». Ils peuvent atteindre une finale locale et même provinciale en fin d’année scolaire, laquelle est animée par nul autre que Ricardo. Au total, sept écoles de l’agglomération de Longueuil, dont une de Brossard – Antoine-Brossard – comptent une brigade. Lors du Grand souper spaghetti, chacun des trois chefs se chargeait d’un service et recevait l’aide des brigades présentes. «On a improvisé une cuisine sur scène, on s’est accaparé les lieux pour transformer ça en banquet et nourrir les centaines de personnes qui étaient présentes pour soutenir la Tablée et la cause», relate le directeur culinaire de l’organisme François Desroches. Et c’était un travail pour le moins «colossal» que de nourrir tant de bouches; une expérience appréciée des apprentis cuisiniers. «C’est beau de les voir aller, témoigne M. Desroches. Ça m’ébahit toujours de voir comme les jeunes sont prêts à s’impliquer bénévolement. Ils donnent de leur temps, ils veulent être là. Tu n’as pas besoin de les forcer.» Transmission de connaissances La Tablée des chefs existe depuis plus de 15 ans. L’objectif initial était de nourrir les gens issus de milieux défavorisés en récupérant les surplus alimentaires du milieu hôtelier. Aujourd’hui, ce sont plus de 800 000 portions à travers la province qui sont récupérées chaque année. L’idée d’ajouter un volet transmission de connaissances est venue 7 ou 8 ans après la création de l’organisme. «Un constat de la santé publique démontrait une perte de connaissances des gens en cuisine, explique M. Desroches. Avec la société actuelle, on manque de temps à la maison et on décide d’en allouer moins à la cuisine.» «On a décidé d’éduquer les futures générations. On a ciblé les adolescents à travers le Québec, initialement en milieux défavorisés», explique M. Desroches. Ce volet éducation contient les brigades culinaires, des ateliers culinaires pour adolescents ainsi que des formations en centres jeunesse. «On cible plus ceux qui vont quitter le centre jeunesse pour qu’ils soient prêts à aller en appartement. C’est plus axé sur la saine alimentation, mais aussi sur le budget et la gestion de l’épicerie. On essaie de les outiller le plus possible pour leur permettre de prendre leur envol dans l’univers adulte», résume-t-il. Estime de soi Au fil de ses six années avec la Tablée, François Desroches a vu passer des centaines d’apprentis cuisiniers. «Je pense que la cuisine permet aux jeunes de gagner en estime d’eux-mêmes, dit-il. L’accomplissement, la réussite d’une recette, c’est super favorable pour beaucoup de jeunes.» Lors de l’événement du 3 octobre, le directeur culinaire avait d’ailleurs à ses côtés une assistante de 16 ans originaire de Beloeil. «Je lui avais offert un emploi d’été et elle a été sous mon aile toute la saison, raconte-t-il. Elle termine son secondaire et elle s’en va à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec. Les brigades ont confirmé son intérêt et sa passion pour la cuisine. C’est vraiment beau à voir.» À l’international Avec les années, la Tablée a pris énormément d’expansion. Elle œuvre maintenant en France et au Mexique. Et le directeur culinaire aimerait bien que cette expansion se poursuive dans plusieurs autres pays. «La mission est très noble, mentionne-t-il. C’est une magnifique cause qui va toujours avoir lieu d’être. On souhaite un jour ne plus avoir besoin d’effectuer cette récupération et que tout le monde ait cet instinct de récupérer», conclut-il.