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Greenfield Park veut s’assurer du respect des droits de ses résidents anglophones

le jeudi 06 mai 2021
Modifié à 16 h 40 min le 06 mai 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Les élus de Greenfield Park demandent que les dispositions linguistiques que confère le statut bilingue de l’arrondissement soient respectées. Lors de la séance du conseil d’arrondissement du 3 mai, ils ont adopté une résolution adressée au comité exécutif de la Ville de Longueuil afin que les lois et règlements touchant les dispositions linguistiques soient appliquées «avec discernement, afin de s’assurer que l’ensemble des citoyens de l’arrondissement, incluant la minorité historique de langue anglaise, soit toujours en mesure d’accéder aux services de proximité et d’information». «L’arr. de Greenfield Park dispose d’un caractère distinct et unique avec une communauté riche de sa diversité, accueillante et ouverte sur le monde. Un apport indéniable pour Longueuil», a fait valoir le président de l’arrondissement Robert Myles. Il rappelle que l’Assemblée nationale du Québec reconnaît que le français est la seule langue officielle du Québec, mais «aussi que toute action visant à renforcer la place du français au Québec doit se faire dans le respect des droits des Québécois d’expression anglaise, des citoyens à part entière, et sans mener à une réduction des services qui sont offerts dans leur langue». Selon l’article 29.1 de la Charte de la langue française, l’arr. de Greenfield Park est reconnu comme étant bilingue. L’Office de la langue française reconnaît ainsi une municipalité lorsque plus de la moitié de ses résidents sont de langue maternelle anglaise. L’article 12 de la Charte de la Ville de Longueuil accorde ce statut à l’arr. de Greenfield Park. Exemplarité de l’État Cette résolution survient en réaction à l’intervention de la mairesse Sylvie Parent, à la plus récente séance du conseil municipal. Mme Parent a annoncé qu’elle souhaite voir l’adoption à l’unanimité d’une résolution sur l’«urgence d’agir» en matière linguistique. Elle prône l’exemplarité linguistique de l’État, ce qui signifie l’usage du français dans ses interactions orales et écrites avec les citoyens, ainsi que dans ses communications numériques. «Notre Ville doit désormais être exemplaire en matière de langue si l’on veut contribuer à l’effort collectif et faire du français la seule véritable langue commune de l’espace public et endiguer l’anglicisation en cours», a-t-elle exprimé. La mairesse réagissait ainsi aux demandes d’élus afin que le site Web de la Ville de Longueuil soit accessible aux anglophones et qu’il puisse être traduit, du moins en partie, en plusieurs langues. Selon M. Myles, cette exemplarité en matière d’usage de la langue française «ne doit pas se faire au détriment des droits de la minorité historique de langue anglaise de Greenfield Park». «Longueuil est la 5e ville au Québec. C’est en mobilisant toutes les forces vives qu’on pourra continuer d’offrir un milieu de vie stimulant à ces citoyens, pas en se divisant», estime-t-il.