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Hausse subite du prix de l’essence: là pour rester?

le jeudi 26 mai 2016
Modifié à 0 h 00 min le 26 mai 2016

ESSENCE. Pour une deuxième journée consécutive, le prix de l’essence sur la Rive-Sud frôlait 1,20$, faisant de Longueuil, notamment, l’endroit le plus dispendieux où se procurer du carburant, le 26 mai.

Après avoir connu un creux remarquable à la fin de l’hiver, alors que le prix à la pompe vacillait autour des 90 sous le litre, la plupart des stations d’essence longueuilloise affichent un prix supérieur de presque 30 sous.

Selon CAA-Québec, le prix réaliste en Montérégie serait 113,1, alors que la moyenne actuelle dans la région est de 114,8. Néanmoins, plusieurs villes comme Saint-Hyacinthe et Valleyfield contribuent à faire baisser cette moyenne, alors que l’essence s’y détaille environ 15 sous de moins le litre.

En réaction à ces tarifs fort élevés, CAA-Québec recommande aux automobilistes de limiter ou retarder l’achat d’essence, si possible.

Le baril en progression

L’une des explications à ces hausses de prix pourraient être la progression du baril de pétrole, en constante progression depuis le creux de 27,23$ en février. Aujourd’hui, le baril se détaille presque au double, soit à environ 49,84$.

Néanmoins, il est toujours difficile d’expliquer une hausse du prix à la pompe, d’autant plus lorsqu’elle est aussi subite que cette semaine.

«L’industrie ne fait pas de cadeau; et si oui, ça ne dure jamais bien longtemps, estime la porte-parole de CAA Québec, Anne-Sophie Hamel. En début de semaine, la marge de profit des détaillants devait être moindre, et maintenant ils se rattrapent pour l’argent qu’ils n’ont pas fait au cours des derniers jours.»

Montréal et sa région métropolitaine affichent des prix beaucoup plus élevés qu’ailleurs au Québec, où le litre varie en 1$ et 1,10$. Selon Mme Hamel, il faut prendre en compte la taxe pour le transport en commun imposée à la vente d’essence dans la région métropolitaine, qui s’élève à 3 sous par litre, mais aussi la marge au détail, plus d’une fois et demi supérieure à celle de Québec. Les détaillants de la Vieille Capitale engrange environ 5 sous par litre, contre 7,8 sous pour les stations montréalaises.

«Est-ce qu’il s’agit de gourmandise de la part des détaillants, ou s’agit-il de frais d’exploitation qui sont plus élevés?, se questionne la porte-parole. Il y a plusieurs facteurs en considération, et on comprend que le prix peut fluctuer. Mais une hausse de 14 sous, comme ç’a été le cas mercredi, ce n’est pas équitable pour le consommateur.»

Hausse pour la période estivale?

S’il est pratiquement impossible de prédire le prix du litre d’essence de jour en jour, cela nécessiterait des dons de voyant pour anticiper combien paieront les automobilistes cet été.

«On ne fait pas beaucoup de prédiction à long terme parce que l’industrie pétrolière change tellement, explique Anne-Sophie Hamel. Autant le prix du baril peut monter en flèche, autant il peut descendre. Est-ce qu’il va y avoir une hausse de prix? C’est à voir. Le prix à la pompe sera intimement lié au prix du baril.»

Difficile d’être optimiste, cependant, alors que le prix du baril est à son point le plus élevé en 2016. Mais une évidence persiste: s’éloigner de Montréal est synonyme d’économie à la pompe.